La livre britannique est tombée vendredi dans les échanges asiatiques à un nouveau plus bas en 31 ans face au dollar et en sept ans face à l'euro, accentuant sa chute entamée en début de semaine sur fond de craintes d'un "Brexit" dur".
Peu après 08H00 à Tokyo (jeudi 23H00 GMT), la livre sterling a chuté à 1,1841 dollar, soit son plus faible niveau depuis 1985, avant de se redresser légèrement à 1,2470 dollar. Elle évoluait quelques heures plus tôt autour de 1,26 dollar.
Elle reculait aussi face à l'euro qui a brièvement atteint 94,15 pence au même moment, contre 88,42 pence un peu plus tôt, du jamais vu depuis début 2009.
Selon des courtiers cités par l'agence Bloomberg News, ce plongeon exceptionnel, très ponctuel, pourrait avoir été causé par des ordres automatiques, dans un contexte de faibles liquidités en début d'échanges, certains évoquant même la possibilité d'une erreur humaine.
D'autres ont pointé les déclarations du président français François Hollande qui a plaidé jeudi soir pour la "fermeté" face à Londres dans les futures négociations sur le Brexit.
"Il faut qu'il y ait une menace, il faut qu'il y ait un risque, il faut qu'il y ait un prix, sinon nous serons dans une négociation qui ne pourra pas bien se terminer et qui, forcément, aura des conséquences économiques et humaines", a lancé M. Hollande dans un discours à Paris.
"Le Royaume-Uni a décidé de faire un Brexit, je crois même un Brexit dur, eh bien, il faut aller jusqu'au bout de la volonté des Britanniques de sortir de l'Union européenne", a insisté le président français.
Après la forte chute de juin, à l'annonce des résultats du référendum sur le Brexit, la livre a repris sa dégringolade lundi, alors que la Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé dimanche vouloir enclencher la procédure de sortie de l'Union européenne d'ici à fin mars 2017.
Son discours a fait craindre aux investisseurs un "Brexit dur", c'est-à-dire sans compromis avec Bruxelles, qui serait le pire scénario pour les milieux d'affaires, avec à la clé la possible perte de l'accès au marché unique.