Investing.com – A mesure que la guerre en Ukraine s’enlise, de plus en plus d’analystes géopolitiques évoque le risque d’un recours à l’arme nucléaire.
Les États-Unis ont notamment annoncé hier travailler avec l'OTAN pour se préparer à d'éventuels incidents biologiques ou nucléaires, alors que les principales nations développées du monde prévoient de mettre en garde le président Vladimir Poutine contre le déploiement de telles armes.
Un haut responsable américain a en effet déclaré jeudi que Washington travaillait avec ses alliés sur des mesures de préparation et de dissuasion concernant les armes de destruction massive russes, ainsi que sur d'éventuelles contre-mesures médicales et autres pour aider l'Ukraine, selon Bloomberg.
Hier soir, le Wall Street Journal a révélé que le président Biden, est revenu sur sa promesse de travailler à une politique dans laquelle le « seul » but de l'arsenal nucléaire américain serait de dissuader ou de répondre à une attaque nucléaire ennemie.
Cependant, M. Biden aurait selon le WSJ pris la décision en début de semaine, sous la pression des alliés, d’utiliser une formulation différente qui stipule que le "rôle fondamental" de l'arsenal nucléaire américain sera de dissuader les attaques nucléaires.
Cette formulation prudente laisse ouverte la possibilité que les armes nucléaires puissent également être utilisées dans des "circonstances extrêmes" pour dissuader des attaques ennemies conventionnelles, biologiques, chimiques et éventuellement cybernétiques, ont déclaré les responsables cités par le WSJ.
Rappelons que pendant la guerre froide, les États-Unis se sont réservé le droit d'utiliser des armes nucléaires en réponse à une attaque conventionnelle pour compenser l'avantage numérique du bloc soviétique. Ensuite, après avoir renoncé aux armes chimiques et biologiques conformément aux traités de contrôle des armements, le pays a ensuite modifié sa doctrine nucléaire pour spécifier son droit d'utiliser des armes nucléaires pour dissuader des attaques au gaz toxique et aux armes bactériologiques dans certaines circonstances.
Soulignons que l’OTAN s’était montré réticente à une doctrine d’utilisation de l’arme nucléaire uniquement en cas de menace du même type, craignant que cela n'affaiblisse la dissuasion contre une attaque conventionnelle russe contre l'alliance.