PARIS (Reuters) - Benoît Hamon voit l'économie française accélérer nettement s'il est élu président de la République et le taux de chômage reculer jusqu'à 5,8% en 2022, un niveau inconnu depuis l'accession du socialiste François Mitterrand à l'Elysée en mai 1981.
Pour relancer la croissance, à 2,4% l'an prochain et 2,5% en 2019, le candidat socialiste compte sur l'injection de 35 milliards d'euros par an au bénéfice des Français qu'il effectuera dès 2018 en créant le revenu universel d'existence.
Ce dernier prendra la forme de 23 milliards d'euros d'allocations et 12 milliards de baisse de l'impôt sur le revenu, a précisé l'équipe de Benoît Hamon vendredi lors d'une présentation du cadrage économique et financier du programme.
Quelque 36 milliards d'euros d'autres dépenses sont prévues en année pleine à l'horizon 2022, avec une montée en charge progressive au cours du quinquennat, dont 7 milliards pour la sécurité-justice-défense, quasiment autant pour l'augmentation de 10% des minima sociaux et l'allocation "bien vieillir" et plus de 5 milliards pour les infrastructures et le logement.
Benoît Hamon prévoit face à cela 26 milliards d'euros de ressources nouvelles, un montant qui s'entend également en année pleine à l'horizon 2022, dont 5 milliards de prélèvements sur les "superprofits" des banques, 11 milliards issus de la lutte contre l'évasion et l'optimisation fiscales et 10 milliards pris sur les 40 dégagés pour les entreprises avec le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et le Pacte de responsabilité.
Il compte en outre dégager 5 milliards d'euros d'économies sur le fonctionnement, notamment en centralisant les achats, et éviter 10 milliards d'euros de coûts par ses politiques de prévention, dans le domaine de la santé, l'énergie ou les discriminations par exemple.
Sa trajectoire verrait le déficit public dépasser la limite européenne de 3% du produit intérieur brut en 2018 et 2019, avant de revenir à 3% en 2020 et de baisser ensuite.
La dette publique reculerait de façon continue pendant le quinquennat à la faveur de l'accélération de la croissance et de l'inflation, qui atteindrait 2,5% en 2021 et 2022.
(Jean-Baptiste Vey)