ADDIS ABEBA (Reuters) - Les forces rebelles du Tigré, en Éthiopie, ont déclaré qu'elles respecteraient le cessez-le-feu proposé par le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, à condition qu'une aide humanitaire suffisante soit fournie à leur région ravagée par la guerre au nord du pays "dans un délai raisonnable".
Le gouvernement d'Addis-Abeba a déclaré la cessation des hostilités jeudi pour permettre l'acheminement d'aide vers le Tigré.
Toutefois, le gouvernement n'a pas immédiatement précisé comment le cessez-le-feu serait appliqué sur le champ de bataille, où un mélange de combattants régionaux et de milices volontaires se battent contre les forces du Tigré.
"Le gouvernement du Tigré fera tout ce qu'il peut pour s'assurer que cette cessation des hostilités soit un succès", a déclaré le gouvernement régional du Tigré dans un communiqué jeudi soir.
La guerre a éclaté entre les dirigeants du Tigré - le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) - et le gouvernement central dirigé par Abiy Ahmed, en novembre 2020.
Le conflit, qui s'est ensuite étendu aux régions voisines d'Amhara et d'Afar, a tué des milliers de civils et déplacé des millions de personnes dans le nord de l'Éthiopie et au Soudan.
Selon les Nations unies (Onu), plus de 90% des 5,5 millions d'habitants du Tigré ont besoin d'aide alimentaire.
La distribution de nourriture dans la région montagneuse a atteint un nouveau record à la baisse ce mois-ci, en raison de l'épuisement des stocks de nourriture, a indiqué le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) dans son dernier bulletin hebdomadaire.
Seules 68.000 personnes environ ont reçu une aide alimentaire du 10 au 16 mars, selon l'Ocha.
Les régions de Tigré et d'Amhara ont été relativement calmes au cours de la semaine du 15 mars, mais des affrontements armés ont été signalés dans certaines parties de la région d'Afar, a déclaré l'Ocha, sans préciser qui était impliqué dans ces combats.
L'Onu et les États-Unis ont salué la déclaration de cessez-le-feu d'Addis-Abeba, qui a fait suite à la visite de David Satterfield, l'envoyé spécial des États-Unis pour la corne de l'Afrique, à la capitale éthiopienne cette semaine.
(Reportage par le bureau d'Addis Abeba, rédigé par George Obulutsa; version française Elena Vardon)