PARIS (Reuters) - Jean-Christophe Cambadélis lance mercredi un appel solennel à "l'unité" et "l'apaisement" au sein d'un Parti socialiste ébranlé par une guerre des lignes qui a fait ressurgir le risque d'une scission à 14 mois de l'élection présidentielle.
Dans un appel relayé par L'Obs et signé par quarante responsables socialistes, le premier secrétaire du PS prône "l'unité dans la clarté et la discussion dans le respect" dans ce qu'il voit comme un "moment politique inédit".
"La feuille de route est limpide : apaisement à l’intérieur du Parti socialiste et dépassement du Parti socialiste à l’extérieur", peut-on lire dans l'"appel des 40".
"Ainsi, nous pourrons affronter les défis qui agitent notre monde et aborder les débats qui agitent nos rangs, dans un esprit de dialogue, notamment sur les textes du gouvernement pour les enrichir, les soutenir ou les infléchir."
"Ainsi, nous éviterons que la gauche et les écologistes se fractionnent encore plus, laissant la voie libre à la droite ultralibérale et à l’extrême droite ultraréactionnaire."
Les signataires, parmi lesquels figurent des secrétaires nationaux et des parlementaires, invitent les socialistes et tous "ceux qui se reconnaissent dans nos valeurs républicaines, progressistes, écologiques et réformistes" à rejoindre cette "démarche d’apaisement et de dépassement".
A peine remis des désaccords sur l'inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution, le PS a été fragilisé ces dernières semaines par la loi Travail et par une charge virulente de Martine Aubry.
Cosignataire d'une tribune au vitriol dans le Monde contre la politique du gouvernement, la maire de Lille, figure historique du PS, a annoncé le week-end dernier son intention de se mettre en retrait de la direction du Parti.
Dans un esprit d'apaisement face à la bronca soulevée par le projet de loi sur la réforme du marché du travail, le groupe socialiste de l'Assemblée nationale a annoncé mardi la tenue d'un séminaire sur le texte en début de semaine prochaine, en présence de ministres, dont Manuel Valls.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)