La France importe du blé pour compenser une récolte médiocre

Publié le 21/08/2014 16:28
© Reuters LA FRANCE A IMPORTÉ DU BLÉ POUR FAIRE FACE AUX INTEMPÉRIES DE L'ÉTÉ

par Valérie Parent

PARIS (Reuters) - La France a été forcée d'importer cette semaine des blés meuniers en provenance de Lituanie et du Royaume-Uni pour les mélanger à une récolte française qui a souffert des intempéries de l'été, a-t-on appris auprès de sources commerciales.

La récolte 2014 de blé tendre est attendue en France en hausse de 1,2%, à 37,3 millions de tonnes, par le ministère de l'Agriculture et certains analystes prédisent même un peu plus de 38 millions de tonnes, soit la deuxième meilleure performance de ces quinze dernières années.

Mais elle a souffert de l'été pluvieux et sa commercialisation s'annonce comme un casse-tête pour le négoce dans un marché mondial déjà bien pourvu.

Le coup de froid de début juillet, qui a favorisé un début de germination sur pied des grains, a été suivi d'une pluviométrie hors normes qui a non seulement contrarié les travaux de récolte mais accentué la détérioration de la qualité.

La moisson n'est toujours pas terminée dans les parties septentrionales de la France et les analyses des lots récoltés sont en cours mais la qualité des blés hexagonaux risque de ne pas être en mesure de satisfaire ses traditionnels clients d'Afrique du Nord ainsi que ceux de certains industriels de la meunerie ou de l'amidonnerie.

Une grande partie de la production du premier producteur et exportateur européen de blé ne pourra donc être écoulée qu'en fourrage pour l'alimentation du bétail et à moindre prix.

"L'enchaînement de ces deux phénomènes froid et pluie est totalement inédit et les conséquences sont tangibles", note un opérateur.

Des blés de qualité supérieure ont été débarqués cette semaine pour le mélanger à des blés français afin d'honorer des contrats déjà passés, qui pourraient inclure des exportations vers l'Algérie, le principal client de la France.

TROUVER DES DÉBOUCHÉS

Quelque 3.000 tonnes de blé britannique sont arrivées à Dunkerque et un second chargement de 4.400 tonnes en provenance du Royaume-Uni était à Rouen jeudi, ont déclaré des sources du commerce, décrivant un phénomène rare.

Les céréaliers britanniques, qui ont récolté un blé d'une qualité raisonnable cette année, sont des fournisseurs réguliers de la France, mais en général plutôt de blé fourrager pour l'alimentation animale.

A Rouen toujours, 27.500 tonnes de blé lituanien à haut contenu en protéines était déchargé jeudi.

Ce seul chargement est supérieur au total des importations de blé enregistrées pendant la campagne 2010/2011, soit 22.600 tonnes, déjà pour compenser une récolte de piètre qualité.

"Pour le moment, il n'y a pas d'autre solution que de mélanger les blés pour honorer les contrats passés", explique un courtier. "Nous ne nous attendions pas à avoir tant de blé fourrager (de basse qualité)."

Plusieurs critères qualitatifs ont été affectés dans des proportions variables selon les régions, comme le poids spécifique, la teneur en protéines et plus particulièrement le temps de chute de Hagberg, un indice qui, trop bas, fait que les farines donnent des pâtes collantes et lourdes.

Or, le cahier des charges de l'Algérie ou celui de l'Egypte, le premier importateur mondial de blé, réclament des qualités facilement panifiables, avec notamment des temps de chute de Hagberg élevés.

© Reuters. LA FRANCE A IMPORTÉ DU BLÉ POUR FAIRE FACE AUX INTEMPÉRIES DE L'ÉTÉ

"On ne s'attendait pas du tout à être un marché de blé fourrager. Il va falloir être inventif pour trouver des débouchés. Le problème est que l'on n'est pas tout seul et que les acheteurs (de ces qualités) ont déjà fait leurs emplettes", ajoute un courtier.

(Edité par Yves Clarisse)

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