PARIS (Reuters) - La France a proposé mercredi Sylvie Goulard, éphémère ministre des Armées au début du quinquennat d'Emmanuel Macron, comme candidate pour la Commission européenne.
Le chef de l'Etat français a transmis sa proposition mercredi matin à la future présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a précisé l'Elysée.
Il revient désormais à l'ancienne ministre allemande d'accepter ou non les dossiers soumis par les Etats membres puis d'attribuer aux candidats retenus un portefeuille dans l'équipe qui entrera en fonctions le 1er novembre prochain.
La France a livré le nom de sa candidate avec retard, la date limite étant fixée au 26 août.
Paris souhaiterait obtenir un portefeuille reflétant une de ses priorités politiques, comme le commerce ou le climat, déclarait-on le mois dernier de source française.
Le Français Pierre Moscovici occupe actuellement le poste de commissaire aux Affaires économiques et financières.
Ex-députée européenne élue sous les couleurs du MoDem et désormais sous-gouverneure de la Banque de France, Sylvie Goulard, 54 ans, a dirigé le ministère des Armées pendant un mois, en 2017, avant de démissionner en raison des soupçons d'emplois fictifs du MoDem au Parlement européen.
"Elle a fait une grande partie de sa carrière dans les institutions européennes. Elle a une expérience dans l'eurosystème. Le travail qu'elle a fait est largement reconnu pour sa qualité. Elle peut incarner le projet européen de la France", souligne-t-on à l'Elysée. "On est à un moment européen qui est crucial, on a besoin de gens qui ont l’expérience et la vision pour participer à ce rôle moteur", fait-on valoir.
La présidence française estime que l'enquête préliminaire dans laquelle elle est citée n'est pas un obstacle.
"Pour l'instant, ça n'a débouché sur aucune conséquence concrète, ni en France ni au niveau européen", explique-t-on.
Sylvie Goulard, ajoute-t-on, a apporté toutes les précisions demandées au Parlement européen et "n'a jamais été entendue ni convoquée" au niveau français.
La porte-parole du gouvernement français, Sibeth Ndiaye, a déclaré par ailleurs que la candidate pourrait s'expliquer sur le sujet devant les parlementaires européens dans le cadre des auditions prévues. "Nul doute qu'elle aura à coeur elle-même de s'expliquer sur ce sujet", a-t-elle dit lors du compte rendu du conseil des ministres.
(Service France avec Michel Rose, édité par Sophie Louet et Simon Carraud)