par Guy Faulconbridge
MOSCOU (Reuters) - L'Arménie ne peut plus compter sur la Russie comme principal partenaire en matière de Défense car Moscou a maintes fois manqué à ses engagements, a déclaré vendredi le Premier ministre Nikol Pachinian, qui réfléchit à nouer des liens plus étroits avec les Etats-Unis et la France.
L'Arménie, une ancienne république soviétique frontalière de la Géorgie, de l'Azerbaïdjan, de l'Iran et de la Turquie, s'est longtemps appuyée sur la Russie, son principal allié.
Mais Nikol Pachinian, élu en 2018 après un mouvement de contestation populaire, a remis en cause les fondements du partenariat militaire avec la Russie, s'attirant les foudres de Moscou.
"Nous devons comprendre avec qui nous pouvons vraiment maintenir des relations militaro-techniques et de Défense", a déclaré le Premier ministre sur la radio publique arménienne.
"Auparavant, 95 à 97% de nos relations de Défense se faisaient avec la Fédération de Russie. Désormais, cela ne peut plus être le cas, pour des raisons objectives et subjectives", a-t-il ajouté.
L'Arménie doit réfléchir à la nature des relations qu'elle entend nouer en matière de sécurité avec les Etats-Unis, la France, l'Inde et la Géorgie, selon Nikol Pachinian, qui s'interroge également sur l'appartenance de son pays à l'Organisation du traité de sécurité collective (OSTC), une alliance militaire sous tutelle russe.
Nikol Pachinian reproche notamment à la Russie son inertie face aux offensives armées de l'Azerbaïdjan, qui a repris l'an dernier le contrôle du Haut-Karabakh. Ce conflit a provoqué un exode massif de la quasi-totalité des 120.000 Arméniens du territoire.
(Version française Zhifan Liu, édité par Sophie Louet)