BHUBANESWAR, Inde/DACCA, Bangladesh (Reuters) - Le cyclone Fani, le plus violent à avoir frappé l'Inde depuis trois ans, a fait au moins 12 morts dans l'Etat d'Odisha, dans l'est du pays, avant d'atteindre samedi le Bangladesh, où plus d'un million de personnes ont été évacuées.
Le cyclone a perdu de sa puissance depuis qu'il a touché terre vendredi et a été rétrogradé au rang de tempête par les services météorologiques indiens.
Environ 1,2 million d'habitants ont été évacués des zones côtières inondables du Bangladesh où quelque 4.000 abris ont été ouverts. Le cyclone y a déjà fait des dégâts et au moins une victime, un enfant de deux ans, dans la région orientale de Noakhali, proche de la frontière birmane.
En Inde, où plus d'un million d'habitants avaient aussi été évacuées, la dépression accompagnée de pluies torrentielles et de rafales de vent atteignant les 200 km/h a fait au moins 12 morts et des dégâts considérables.
Des arbres ont été déracinés, des bâtiment endommagés et des lignes électriques et téléphoniques arrachées, principalement dans l'Etat d'Odisha, ont annoncé les autorités.
"Les destructions sont inimaginables. Puri est dévastée", a déclaré à Reuters Bishnupada Sethi, un responsable des services de secours présent dans la ville touristique de Puri. Selon lui, au moins 116 personnes ont été blessées.
Des images tournées par un avion de la marine indienne montrent d'importantes inondations dans la région de Puri.
A Bhubaneswar, capitale de l'Etat d'Odisha qui est située à 60 km à l'intérieur des terres, au moins six personnes sont mortes. De nombreuses routes sont bloquées par des arbres arrachés et l'électricité est en partie coupée. L'aéroport de même que les écoles sont restés fermés vendredi.
Le cyclone, qui avait gagné en puissance au-dessus des eaux du golfe du Bengale, a perdu de son intensité à mesure qu'il se déplaçait à terre en direction du nord.
En 1999, un super-cyclone avait frappé la côte de l'Etat d'Odisha pendant 30 heures, faisant 10.000 morts.
(Jatindra Dash à BHUBANESWAR et Ruma Paul à DACCA; Henri-Pierre André, Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)