PARIS (Reuters) - Bachar al Assad se dit séduit, dans une interview à des médias français, par le discours de François Fillon sur le dossier syrien, tout en précisant ne pas avoir de contacts avec le principal candidat de la droite à la présidentielle d'avril-mai.
"Sa rhétorique concernant les terroristes, sa priorité consistant à combattre les terroristes et à ne pas s'ingérer dans les affaires d'autres pays, sont les bienvenues", déclare le président syrien dans cet entretien accordé à RTL, LCP et France Info diffusée lundi.
François Fillon juge indispensable de discuter avec Bachar al Assad, qu'il voit comme un rempart contre le "terrorisme islamique", pour protéger notamment les chrétiens d'Orient et appelle à la réouverture "au moins d'un poste diplomatique" pour avoir un "canal de discussions avec le régime syrien".
La France a fermé son ambassade à Damas en 2012, un an après le début de la guerre civile qui a fait à ce jour plus de 300.000 morts.
"Il faut être prudent car nous avons appris dans cette région, au cours des dernières années, que de nombreux responsables disent une chose et font le contraire", a dit Bachar al Assad, qui s'exprimait en anglais.
"Je ne veux pas dire que M. Fillon fera la même chose, j'espère que non, mais il faut attendre de voir car nous n'avons pas de contacts. Mais, jusqu'à présent, ce qu'il dit, s'il le met en application, serait une très bonne chose", a-t-il ajouté.
Bachar al Assad a accordé cette interview en marge de la visite à Damas de trois parlementaires français, les députés Thierry Mariani, Nicolas Dhuicq et Jean Lassalle.
(Simon Carraud, édité par Yann Le Guernigou)