par François Révilla
LE VERNET, Alpes-de-Haute-Provence (Reuters) - Correction: bien lire Brice Robin au 13e paragraphe.
Il faudra encore longtemps pour comprendre les circonstances à l'origine du crash de l'Airbus (PARIS:AIR) 320 de Germanwings la semaine passée dans les Alpes françaises, a déclaré mercredi le président du directoire de la Lufthansa (XETRA:LHAG).
"Chaque jour, nous en apprenons un peu plus sur les causes de l'accident. Mais il s'écoulera encore du temps avant que nous comprenions exactement ce qui a pu se passer", a indiqué Carsten Spohr au Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Le président de la Lufthansa s'exprimait en compagnie de son homologue de Germanwings, la filiale low cost de la compagnie allemande, avec lequel il est venu s'incliner devant la stèle érigée dans ce village en hommage aux 150 victimes du crash.
A l'issue de sa déclaration, il s'est refusé à répondre à la moindre question sur l'état de santé mentale du copilote de l'appareil Andreas Lubitz que les enquêteurs soupçonnent d'avoir volontairement provoqué la chute de l'A320.
"Il était pour nous fondamental de venir aujourd'hui nous recueillir en hommage aux victimes et pour exprimer notre peine devant cette stèle, le plus près possible du lieu du crash", a-t-il dit, avant de promettre que la Lufthansa viendrait en aide aux familles des victimes "aussi longtemps que nécessaire".
Lufthansa a déclaré mardi soir qu'Andreas Lubitz avait informé le personnel de l'école de pilotage de la compagnie où il était formé qu'il avait souffert d'une grave dépression.
L'allemand Allianz (XETRA:ALVG) estime que les assureurs vont devoir débourser 300 millions de dollars (277 millions d'euros).
UNE VIDÉO PUBLIÉE
Carsten Spohr et le président de Germanwings Thomas Winkelmann s'étaient rendus auparavant au centre opérationnel des opérations de recherche des victimes du crash, dans le village voisin de Seyne-sur-Alpes.
Les secouristes sont toujours à la recherche de la deuxième boîte noire de l'A320 et devaient commencer mercredi à redescendre les effets des victimes retrouvés sur les lieux de l'accident qui peuvent être désormais gagnés par un chemin aménagé dans la forêt.
"Toutes les parties de corps visibles ont été enlevées mais il en reste certainement", a dit à la presse le capitaine Yves Naffrechoux, responsable du peloton de gendarmerie de haute montagne de Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence).
Il a ajouté que les recherches avaient été élargies aux abords du site du crash pour en trouver éventuellement d'autres.
Le procureur de Marseille, Brice Robin, qui est en charge de l'enquête, a précisé que les enquêteurs espéraient isoler l'ensemble des 150 ADN d'ici "la fin de la semaine".
François Hollande avait indiqué mardi que l'ensemble des victimes pourraient être identifiées d'ici la fin de semaine. Mais Brice Robin s'est voulu prudent.
Les ADN "qui ont été prélevés sont identifiables, ils devront être comparés avec ceux des membres des familles des victimes, ce qui va prendre un certain temps", a-t-il dit à Reuters.
Le magistrat a dit tout ignorer de l'existence d'une vidéo des derniers instants du vol Barcelone-Düsseldorf dont font état l'hebdomadaire Paris Match et le quotidien allemand Bild et qui aurait été trouvée dans le téléphone portable d'un passager.
"Aucun des téléphones portables ramassés sur le lieu du crash par les gendarmes n'est parti en exploitation", a-t-il dit à Reuters. "Tous sont pour l'instant conservés à Seyne-les-Alpes", a-t-il ajouté.
"Dans l'hypothèse où une personne disposerait d'une telle vidéo, elle se doit de la remettre sans délai aux enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens", a-t-il précisé dans un communiqué.
(avec Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)