LYON (Reuters) - Serge Klarsfeld, président de l’association des filles et fils de déportés juifs de France, et son épouse Beate ont lancé vendredi un appel pour le futur mémorial de la Shoah qui devra prendre place à Lyon avec le soutien du maire Gérard Collomb.
"Il s’agit de créer un monument qui représentera la Shoah et les déportés et rendra hommage aux 6 millions de victimes, à travers le travail de tous les artistes qui veulent y participer", a expliqué Serge Klarsfeld dans un texte lu à la mairie de Lyon, alors qu’il était retenu à Paris par la grève des transports à la RATP.
"Il devra répondre à notre volonté de réussite esthétique et morale", a-t-il ajouté en citant comme référence l’oeuvre de l’artiste Jeff Koons qui sera installée à Paris en mémoire des victimes d’attentats.
Le maire de Lyon, Gérard Collomb, a indiqué que sa ville avait été choisie en raison de ses liens historiques avec la Seconde Guerre mondiale.
"Les Klarsfeld ont réussi à prouver la culpabilité de Klaus Barbie qui a été ramené à Lyon. C’est ici qu’il a été jugé lors du premier procès pour crime contre l’humanité en France", a-t-il dit.
Gérard Collomb a rappelé que Lyon avait été baptisée "capitale de la résistance" par le général de Gaulle, que le résistant Jean Moulin y avait été arrêté, qu’à Lyon avait été ouvert en 1992, le centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation. "Ces faits donnent tout leur sens à ce projet. Il est essentiel de rappeler ce passé."
Jean-Olivier Viout, président de l’association pour l’édification d’un mémorial de la Shoah à Lyon et ancien substitut du procureur Pierre Truche lors du procès Barbie, a souligné que ce monument "devait être implanté au coeur de Lyon de façon à interpeller les passants".
"Devant la gare de Perrache, il rappellera les trains qui partirent chargés d’hommes, de femmes et d’enfants promis à la mort. Plus de 6.200 juifs ont ainsi été déportés à partir de Lyon", a précisé l’avocat André Soulier, président du comité de parrainage au mémorial, et avocat des parties civiles lors du procès Barbie.
Un appel aux dons, ainsi qu’un concours national d’artistes ont été lancés. Un comité de parrainage, composé d’une cinquantaine de premières personnalités signataires a été créé.
(Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)