PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron et Mark Rutte tentaient lundi soir de consolider des compromis sur l'avenir de l'Union européenne, à trois semaines des élections européennes, sur fond de divergences entre certaines positions françaises et néerlandaises.
Ni le président français ni le Premier ministre néerlandais n'ont masqué les désaccords qui ont émaillé leur relation depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 mais ils ont insisté sur leur amitié et les convergences, avant un entretien et un dîner à l'Elysée.
Les Pays-Bas comptent notamment parmi les Etats les plus opposés à la volonté française de doter le plus rapidement possible le futur "budget" de la zone euro d'une fonction de stabilisation, y voyant un risque de transferts financiers vers des pays peu rigoureux.
"Nous avions parfois pu avoir des divergences - nous avons beaucoup de visions communes et de projets communs - mais nous avons à chaque fois su trouver des résultats", a dit Emmanuel Macron en accueillant Mark Rutte. "Nous avons su aussi trouver des compromis sur des sujets comme la réforme de la zone euro ou le Brexit, ce que nous allons continuer de faire vivre."
A l'approche du scrutin du 26 mai, "notre Europe vit un moment important, critique, avec des élections européennes qui arrivent qui ne sont ni anodines ni ordinaires", a-t-il poursuivi. "Il y a ceux qui veulent détruire l'Europe" et ceux "qui veulent améliorer les choses pour avancer vers une Europe qui soit plus souveraine, plus efficace, plus forte, plus écologique et sociale", a-t-il encore déclaré.
La France, les Pays-Bas et d'autres pays présenteront jeudi lors du sommet européen de Sibiu (Roumanie) un texte défendant l’objectif de neutralité carbone en 2050 pour l’Union européenne et la nécessité de revoir à la hausse la contribution des Européens à l’accord de Paris sur le climat d’ici 2020.
Mark Rutte a repris plusieurs thèmes cités par Emmanuel Macron, en insistant cependant sur l'importance d'améliorer la compétitivité des différentes économies au sein de la zone euro.
"De temps en temps, il y a des divergences d’avis mais lorsque nous sommes d’accord, ça devient tout de suite le compromis européen", a-t-il dit.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Elizabeth Pineau)