PARIS (Reuters) - L'ex-ministre de l'Economie et candidat à l'élection présidentielle Emmanuel Macron s'est défendu samedi d'être "fait dans un moule" et a réaffirmé son intention de ne pas respecter les règles de la vie politique dans lesquelles il dit ne pas se reconnaître.
"J'ai exercé un métier, il n'y a pas beaucoup d'hommes et de femmes politiques qui l'ont fait, puis j'ai renoncé à ce métier pour l'engagement politique", a déclaré l'ancien banquier de 39 ans à la presse lors d'un déplacement à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
"Je suis fier de tout cela mais pour autant je n'entends pas respecter les règles de la vie politique parce que je ne m'y retrouve pas et que nos concitoyens ne s'y retrouvent pas", a-t-il ajouté.
"J'ai la tête d'un moule, vous trouvez"? a-t-il demandé à des journalistes. "Je vous donne le sentiment d'être fait dans un moule? Bah non, l'ENA ce n'est pas un moule, c'est un moule pour qui veut le devenir ou qui l'avait déjà."
Passé par Sciences Po et par l'ENA, Emmanuel Macron a été banquier d'affaires à la Banque Rothschild avant de devenir, en 2012, secrétaire adjoint de l'Elysée.
En août 2014, il est nommé ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique. Il démissionne deux ans plus tard, en août 2016, pour lancer son mouvement "En Marche!" avant d'annoncer en novembre sa candidature à l'Elysée, hors de la primaire organisée par le Parti socialiste.
Depuis le début de sa campagne, l'ancien khâgneux se présente comme le candidat anti "système", se plaçant hors de la logique des partis.
Dans son livre-programme "Révolution" publié en novembre, il explique ne vouloir "payer aucun tribut à un système politique qui ne m'a jamais véritablement reconnu pour l'un des siens (...) Si j'ai décidé de défier les règles de la vie politique, c'est que je ne les jamais acceptées."
Selon l'observatoire BVA publié vendredi, Emmanuel Macron reste la personnalité politique que les Français de droite comme de gauche souhaitent le plus voir jouer un rôle majeur à l'avenir.
Dans le dernier sondage en date, il est crédité de 16 à 24% d'intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle des 27 avril et 7 mai, selon les différents scénarios.
(Marine Pennetier, édité par Jean-Stéphane Brosse)