PARIS (Reuters) - La reprise des deux porte-hélicoptères Mistral non livrés à la Russie et cédés à l'Egypte n'est pas une opération blanche, contrairement à ce qu'a déclaré l'exécutif français, selon un rapport de la commission des finances du Sénat.
Ce rapport d'un sénateur du parti Les Républicains (LR), Dominique de Legge, examiné mardi par la commission, estime que la perte pour l'Etat pourrait être comprise entre 200 millions et 250 millions d'euros.
Avant revente des deux navires à l'Egypte, l'annulation du contrat russe représente pour l'Etat une perte financière d'environ 1,1 milliard d'euros, explique-t-il.
Un chiffre auquel était également parvenu le député socialiste Michel Vauzelle dans un rapport similaire à l'Assemblée nationale.
"Si l'accord avec l'Egypte se concrétise, l'Etat récupèrera via Coface (NDLR : organisme d'assurance crédit) une fraction du produit de la vente des BPC, dont on peut provisoirement estimer qu'elle se situera entre 850 millions et 900 millions d'euros", poursuit Dominique de Legge.
Résultat : une perte sèche de 200 à 250 millions.
Les industriels subiront pour leur part une perte de marge évaluée à 150 millions d'euros, du fait de la rupture du contrat russe pour cause de crise ukrainienne, selon le rapport.
"La France assurera la livraison de ces bateaux (à l'Egypte) sans rien perdre", avait déclaré le chef de l'Etat, François Hollande, le 23 septembre.
Après examen du rapport de Dominique de Legge, la commission des finances du Sénat a estimé qu'elle ne pouvait pas donner un avis favorable au projet de loi autorisant la rupture du contrat avec la Russie et elle a décidé de "s'en remettre à la sagesse" de la chambre haute".
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)