PARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris pour réclamer justice et vérité quatre ans après l'assassinat de trois militantes kurdes et quelques semaines après la mort en France du principal suspect dans cette affaire.
"Vérité et justice", pouvait-on lire sur les drapeaux brandis par certains des quelque 5.500 manifestants, selon la police, qui ont défilé de la Gare du Nord à la place de la République.
"Aujourd'hui, le peuple kurde pose encore une fois la question : où est la justice?", a dit à Reuters TV Nursel Kilic, du mouvement des femmes kurdes.
"M. Valls, ministre de l'Intérieur à l'époque, avait fait une promesse, il avait dit que cette situation était insupportable et inacceptable pour la France et qu'il allait tout faire pour élucider l'affaire", a-t-elle ajouté. "Nous allons continuer (à nous mobiliser-NDLR) jusqu'à ce que justice soit faite."
Sakine Cansiz, une membre fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan et Leyla Saylemez avaient été tuées le 9 janvier 2013 de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (Cik), dans le Xe arrondissement de Paris.
Mis en examen pour "assassinat en lien avec une entreprise terroriste" dans le cadre de l'enquête, le principal suspect, Omer Güney, est mort le 17 décembre d'une tumeur cérébrale à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Le procès de ce Turc de 34 ans, qui clamait son innocence, devait s'ouvrir le 23 janvier.
L'enquête avait conclu, selon les informations du Monde, à l'"implication" des services secrets turcs, le MIT, "dans l'instigation et la préparation des assassinats" sans pour autant réussir "à établir s'ils en étaient les commanditaires".
Le MIT a démenti en 2014 toute implication dans ce triple assassinat. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.
(Noémie Olive, Tatiana Chadenat et Marine Pennetier, édité par Tangi Salaün)