PARIS (Reuters) - Manuel Valls, dont l'élection est récusée par son adversaire de La France insoumise, s'est présenté lundi à l'Assemblée nationale en soulignant qu'il n'y avait pas "matière à contestation".
L'ancien Premier ministre socialiste l'a emporté dimanche soir par 139 voix d'écart (50,3%) face à Farida Amrani au second tour des élections législatives dans son fief, la 1ère circonscription de l'Essonne.
La candidate de La France insoumise a elle aussi revendiqué la victoire et annoncé un recours, affirmant avoir "constaté des irrégularités sur certains bureaux" à Evry, la ville de Manuel Valls.
Peu après 07h00 lundi matin, Manuel Valls a écrit sur son compte Twitter : "Merci à ceux qui ont permis mon élection. Il n'y a eu aucune irrégularité. Il faut accepter le verdict des urnes et respecter la démocratie."
Il s'est ensuite rendu dans le courant de la matinée à l'Assemblée où, cerné par les journalistes, il a lâché, tendu : "Il y a une élection étroite, nette. Le Conseil constitutionnel décidera si le recours est recevable. J'ai été élu, il n'y a pas de matière à contestation."
"Je m'en tiens au droit, on est dans un Etat de droit", a-t-il souligné.
Le recours que projette La France insoumise n'est pas suspensif, donc Manuel Valls siégera dans l'hémicycle. Farida Amrani a dix jours pour faire appel et le Conseil constitutionnel n'a pas de délai imparti pour rendre sa décision.
La France insoumise demande un nouveau décompte des bulletins, mais au terme du Code électoral, les bulletins "autres que ceux qui, en application de la législation en vigueur, doivent être annexés au procès-verbal, sont détruits en présence des électeurs".
Farida Amrani a déclaré lundi matin sur BFM TV détenir des preuves d'une "triche" présumée en évoquant des "photos" et des "vidéos".
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)