WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis vont prendre des mesures à l'encontre de la Russie, accusée d'avoir supervisé des piratages informatiques pour influencer l'élection présidentielle de novembre, a annoncé jeudi Barack Obama.
"Je pense qu'il ne fait aucun doute que lorsqu'un quelconque gouvernement étranger essaye de porter atteinte à l'intégrité de nos élections (...), nous devons prendre des mesures et c'est ce que nous ferons", a déclaré le président des Etats-Unis à la Radio publique nationale (NPR).
Ces mesures "seront mises en oeuvre en temps voulu et de la manière que nous aurons choisie. Certaines pourront être explicites et visibles, d'autres peut-être pas (...) Monsieur Poutine est tout à fait informé de ce que j'en pense parce que j'en ai parlé directement avec lui peu de temps après."
Barack Obama doit donner une conférence de presse à 19h15 GMT avant de partir à Hawaï pour les fêtes, a fait savoir la Maison blanche.
Selon Iouri Ouchakov, conseiller du Kremlin cité vendredi par l'agence Tass, le président russe a donné à son homologue américain "une réponse très claire" sur le sujet en septembre, lors du sommet du G20.
"Il y a eu une conversation en tête-à-tête et différents thèmes ont été abordés. Celui-ci a été évoqué. Nous avons donné une réponse très claire qui ne correspondait peut-être pas à ce qu'Obama essayait de nous expliquer", a-t-il dit.
La chaîne d'information NBC rapportait un peu plus tôt que plusieurs dirigeants des services de renseignement américains croient "avec un degré élevé de certitude" que Vladimir Poutine s'est personnellement impliqué dans la campagne de cyberattaques menées contre les Etats-Unis.
Le piratage de courriels de la convention démocrate et de conseillers d'Hillary Clinton a provoqué des fuites tout au long de la campagne présidentielle qui ont parfois dominé le débat politique.
Washington pense également que la Russie a piraté le Parti républicain et qu'elle s'est gardée d'utiliser les informations obtenues.
(Rédaction de Washington avec Maria Kiselyova à Tokyo et Roberta Rampton à Washington, Nicolas Delame et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)