WOLFSBURG, Allemagne (Reuters) - Volkswagen (DE:VOWG_p) a annoncé jeudi des mesures destinées à renforcer la surveillance du développement de ses logiciels pour moteurs, afin d'éviter à l'avenir des manipulations du type de celle des tests anti-pollution aux Etats-Unis, à l'origine de la plus grave crise de l'histoire du groupe.
Le constructeur automobile allemand a ajouté que l'ensemble des structures de direction de ses activités serait remaniées d'ici début 2017.
Le numéro un européen du secteur a ouvert en septembre des enquêtes internes et externes après avoir reconnu avoir truqué les résultats des tests d'émissions polluantes de plusieurs modèles diesel vendus sur le marché américain.
"Aucune raison commerciale ne justifie de franchir les limites juridiques et éthiques", a déclaré le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, lors d'une conférence de presse jeudi. "Même si nous ne pouvons pas empêcher une fois pour toutes des infractions individuelles, il sera très difficile à l'avenir de contourner nos procédures."
Il a ajouté que l'enquête menée par le cabinet juridique américain Jones Day progressait mais qu'il faudrait du temps pour qu'elle aboutisse à des conclusions.
Il a précisé que le groupe ne publiait pour l'instant le nom d'aucun salarié impliqué mais qu'il était probable que quelques uns d'entre eux seulement aient pris part à la tromperie.
"UNE CHAÎNE D'ERREURS"
"Nous ne parlons pas ici d'une erreur ponctuelle mais d'une chaîne d'erreurs", a-t-il toutefois souligné.
De son côté, le président du directoire, Matthias Müller, a expliqué que le scandale des émissions donnait l'occasion à VW d'entreprendre des réformes structurelles nécessaires.
Depuis le début de cette année, le directoire du groupe a intégré six nouveaux membres et les équipes de direction de sept des 12 marques du groupe ont été remaniées.
Müller a expliqué que la nouvelle structure en cours d'élaboration visait à renforcer les pouvoirs des directions régionales et des marques. Le détail de cette nouvelle structure sera connu au premier trimestre de l'an prochain et elle sera mise en place au plus tard début 2017.
"Aussi grave que soit cette crise, elle nous offre aussi l'opportunité de mettre en oeuvre des changements structurels nécessaires, et nous saisirons cette opportunité", a assuré Matthias Müller.
Il a par ailleurs assuré que VW était en relations "constantes et nourries" avec les autorités américaines de protection de l'environnement, à l'origine du scandale mi-septembre, mais il n'a pas précisé quelles solutions le groupe avait proposées.
A la Bourse de Francfort, l'action Volkswagen cédait 0,87% à 130,60 euros vers 13h00 GMT alors que l'indice Stoxx européen du secteur automobile était pratiquement stable.
Le titre, tombé brièvement sous 90 euros au plus fort de la crise début octobre, a ramené depuis à moins de 20% son recul depuis l'éclatement du scandale.
(Georgina Prodhan; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)