PARIS (Reuters) - Une dizaine de familles d'Ile-de-France s'estimant victimes de la pollution atmosphérique de ces derniers jours ont décidé de poursuivre l'Etat en justice pour "carence fautive", ont annoncé mardi les associations Sans Frontière et Respire.
A la suite de la période de pollution qui a touché pendant dix jours la moitié nord-est de la France, "plusieurs hôpitaux déclarent des augmentations de fréquentation de plus de 30% dans les pathologies concernées", expliquent les ONG.
Selon elles, cet épisode de dépassement durable des normes sanitaires en vigueur "révèle une nouvelle fois que l’Etat n’a pas pris les mesures préventives et de crise nécessaires pour respecter sa propre réglementation et protéger la santé des Français, en particulier des plus fragiles".
Les deux associations entendent accompagner les victimes dans leur recours et invitent les personnes qui voudraient s'associer à la procédure à se manifester.
Pour pouvoir y participer, elles doivent habiter dans l'une des agglomérations touchées par le dernier épisode de pollution et présenter des symptômes liés à une pathologie respiratoire ou cardio-vasculaire, précise Respire sur son site.
Les autorités ont mis en oeuvre la semaine dernière pendant quatre jours consécutifs la circulation alternée à Paris et dans 22 communes de la petite couronne pour faire face à la pollution aux particules fines. Mais la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo et des écologistes ont reproché à la préfecture de police d'avoir trop tardé à déclencher le dispositif.
La circulation alternée a été également mise en place pour la première fois vendredi dernier à Lyon et à Villeurbanne, et n'a pas été reconduite pendant le week-end.
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a annoncé samedi l'octroi de nouvelles primes à l'achat de véhicules propres pour lutter contre la pollution.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)