PARIS (Reuters) - La tension est remontée samedi entre les conducteurs VTC et la société Uber en l'absence de négociations sur les conditions de leur coexistence sur fond de concurrence acharnée.
Le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, a annoncé dans la soirée par voie de communiqué qu'il réunirait lundi matin l'ensemble des plateformes et des représentants de conducteurs de véhicules de transport avec chauffeur (VTC), "afin de définir ensemble les modalités d'une sortie de crise".
La plateforme numérique d'origine américaine, qui met en relation des conducteurs et des particuliers, a annoncé qu'elle portait plainte après des incidents dont ont été victimes à Paris vendredi soir certains de ses utilisateurs, de la part de conducteurs de VTC.
Selon une source judiciaire, six conducteurs de VTC ont été placés en garde à vue vendredi soir, trois pour violences et trois pour des violences envers des policiers.
Dans un communiqué, Uber a également demandé au ministère de l'Intérieur la mise en place d'une protection policière.
Les conducteurs de VTC se plaignent d'une concurrence déloyale de la part d'Uber. Ils ont repris samedi leurs actions de blocage de la circulation, notamment autour de l'aéroport parisien d'Orly, après avoir accepté vendredi une trêve de 24 heures pour permettre l'ouverture de discussions.
"C'était un ultimatum qui était fixé avec le gouvernement. Malheureusement, on est obligé de reprendre les opérations de blocage parce que dans ce pays, pour se faire entendre, on doit manifester", a déclaré Sélim, un chauffeur VTC, à BFMTV.
Les conducteurs de VTC accusent notamment Uber de vouloir choisir ses interlocuteurs et de refuser de discuter avec eux tant qu'ils maintiennent leur mouvement de protestation.
"Tant qu'on n'aura pas du gouvernement une date précise, une heure précise, avec les patrons de plateformes, pour discuter du secteur, on ne pourra pas lever notre mouvement", a déclaré à Reuters Sayah Baaroun, le secrétaire général du Syndicat des chauffeurs privés SCP VTC Unsa.
Le syndicat a menacé de poursuivre son mouvement dimanche et de l'étendre notamment à l'aéroport parisien de Roissy.
Alain Vidalies a condamné "avec la plus grande fermeté, les violences inacceptables" constatées dans la nuit de vendredi à samedi dans le cadre du mouvement de chauffeurs VTC".
"Il déplore également le non respect de la trêve décidée (vendredi midi) avec leurs représentants et leur demande de mettre fin à ce mouvement et aux blocages qui perturbent la circulation sur la voie publique", ajoute le secrétariat d'Etat.
(Emmanuel Jarry, avec Service France)