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Renzi, désavoué par référendum, annonce sa démission en Italie

Publié le 05/12/2016 11:44
© Reuters. RENZI ANNONCE SA DÉMISSION EN ITALIE
BMPS
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par Crispian Balmer et Gavin Jones

ROME (Reuters) - Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a annoncé sa démission après sa défaite "extraordinairement claire" dimanche au référendum sur son projet de réforme constitutionnelle, ouvrant une nouvelle ère d'incertitude politique en Italie.

Matteo Renzi n'a recueilli qu'à peine plus de 40% des voix en faveur de sa proposition de réduction des pouvoirs du Sénat et des régions, un résultat encore pire que celui prédit par les instituts de sondage. Selon les résultats définitifs, le "non" l'emporte avec 59,1% des suffrages.

Le retour de l'Italie en zone de turbulence politique risque de déstabiliser le fragile secteur bancaire de la péninsule, à commencer par l'établissement toscan Banca Monte dei Paschi di Siena (MI:BMPS), et menace la zone euro dans son ensemble d'une nouvelle crise, même si plusieurs hauts responsables européens ont voulu minimiser la portée du vote transalpin.

Contrairement à ce qui était redouté, les principales Bourses européennes, y compris celle de Milan, ont bien résisté au choc de l'annonce de la démission du président du Conseil italien.

Le départ de Renzi, qui remettra sa démission dans la journée au président de la République Sergio Mattarella, pourrait ouvrir la voie à des élections législatives anticipées dès l'an prochain et à la possibilité d'une victoire du Mouvement 5-Etoiles (M5S), hostile à la classe politique traditionnelle et à l'Union européenne.

"J'ASSUME PLEINEMENT MA RESPONSABILITÉ"

"L'expérience de mon gouvernement s'arrête ici", a dit Matteo Renzi dans une allocution télévisée après la publication des premières projections qui ne laissaient guère de place au doute quant à l'issue du scrutin. "J'assume pleinement la responsabilité de cette défaite", a ajouté le président du Conseil sortant, âgé de 41 ans.

Sergio Mattarella va consulter les différentes formations politiques avant de désigner un nouveau chef du gouvernement.

Le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan, cité comme possible successeur de Matteo Renzi, n'ira pas aux réunions des ministres européens des Finances lundi et mardi à Bruxelles, a indiqué une source ministérielle.

Le prochain président du Conseil sera le quatrième de suite à accéder au pouvoir sans avoir remporté au préalable les élections législatives, ce qui illustre l'instabilité du système politique italien.

Matteo Renzi soutenait justement que son projet de réforme constitutionnelle visait à stabiliser les institutions mais ses adversaires ont vu dans cette proposition une menace contre l'équilibre des pouvoirs mis en place au sortir de la Seconde Guerre mondiale et du fascisme.

LE MOUVEMENT 5-ÉTOILES EN EMBUSCADE

Le futur chef de gouvernement, qui aura besoin du soutien du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi pour obtenir la confiance du Parlement, sera censé mettre au point un nouveau code électoral alors que le M5S se tient en embuscade.

La formation de Beppe Grillo souhaite que ce code soit mis au point le plus rapidement possible pour permettre la tenue d'élections dès le début de 2017, soit avec un an d'avance sur la calendrier prévu.

Les sondages donnent le PD au coude-à-coude avec le M5S, qui milite pour un référendum sur l'appartenance de l'Italie à la zone euro.

"A partir de demain, nous allons commencer à travailler à l'élaboration du futur programme (du M5S) et de l'équipe qui composera le futur gouvernement", a dit Luigi Di Maio, vice-président de la Chambre des députés qui, à 30 ans, est pressenti pour être le candidat du M5S à la présidence du Conseil.

Matteo Renzi était contraint de soumettre à référendum son projet de réforme de la Constitution mais rien ne l'obligeait à lier son sort au résultat de cette consultation.

Cette décision a transformé de facto le vote en un plébiscite sur sa personne et l'a isolé durant la campagne face à une opposition hétéroclite.

L'ancien maire de Florence est arrivé au pouvoir début 2014 en promettant de "mettre à la casse" l'ancienne classe politique et de donner un coup de fouet à l'Italie en libéralisant son économie et en réformant ses institutions.

"L'ITALIE EST UN PAYS SOLIDE"

Dans l'immédiat, le grand perdant du référendum pourrait être le secteur bancaire italien, qui ploie sous les créances douteuses, et en premier lieu Banca Monte dei Paschi di Siena. La banque de Sienne perdait encore 2,05% à 19,10 euros vers 10h45 GMT après être tombée à 18,03 euros dans la matinée.

L'établissement toscan a entrepris de lever cinq milliards d'euros d'argent frais pour renforcer son bilan mais les investisseurs pourraient être dissuadés de participer à une telle opération face aux incertitudes politiques consécutives à la démission de Matteo Renzi.

Des tensions pourraient aussi refaire surface sur les dettes souveraines dans la zone euro avec un renchérissement de la prime de risque réclamée aux pays jugés les plus vulnérables.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a estimé que la démission de Renzi ne laissait pas craindre une crise de l'euro. "Je pense qu'on doit considérer la situation en Italie avec un certain calme", a-t-il dit à son arrivée à la réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles.

© Reuters. RENZI ANNONCE SA DÉMISSION EN ITALIE

"Je fais toute confiance aux autorités italiennes pour faire face à cette situation. L'Italie est un grand pays solide", a estimé pour sa part le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici.

(Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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