Le panorama économique mondial montre quelques signes d’amélioration. Après la remontée cet été de l’indice PMI manufacturier des pays émergents (qui a connu un net bon en territoire positif en juillet), plusieurs éléments corroborent une hausse de l’inflation au niveau mondial, sous l’effet d’une amélioration des prix à la production en Chine, qui elle-même résulte en grande partie d’une hausse du prix des matières premières au niveau global. Tout serait presque parfait s’il n’y avait pas les craintes des investisseurs à propos de l’évolution des politiques monétaires. Ce sujet revient régulièrement sur la table. La différence aujourd’hui, c’est qu’il est quasiment certain que la Fed va relever ses taux, ce mois-ci ou avant la fin de l’année, ce qui n’est pas sans créer quelques tensions sur les marchés. Ainsi, sur les cinq derniers jours, on constate une nette hausse des taux de rendement des obligations souveraines à 10 ans des Etats-Unis et de l’Allemagne, respectivement de 20 et de 17 points de base. Cette appréciation sur un laps de temps si court peut soulever des inquiétudes légitimes mais, si le mouvement est durable, il peut être aussi interprété comme un début de retour à la normale sur le marché obligataire après les nombreuses interventions des banques centrales qui ont créé des distorsions de prix importantes. Le marché peut toutefois se rassurer à moitié : la BCE a de fortes chances d’actionner le levier du stimulus monétaire à court terme, à en croire les propos tenus par le gouverneur de la Banque nationale d’Autriche Nowotny hier.
Les derniers faits marquants :
En zone euro, le taux d’emploi est ressorti en progression au T2, soit le onzième trimestre consécutif de croissance. Il se rapproche désormais de son point haut de 2008.
Ewald Nowotny, de la BCE, a confirmé que le statu quo de la BCE en septembre ne doit pas être surinterprété par les investisseurs. Il a clairement ouvert la porte à de prochaines nouvelles mesures. Pour rappel, la BCE doit se réunir le 20 octobre prochain. Voici les principales options qui sont sur la table:
Enfin, l’inflation au niveau mondial a augmenté pour la première fois en sept mois lors du mois de juillet, avec un indice des prix à la consommation proche de 2,5% désormais. La tendance pourrait se poursuivre au regard de l’évolution des prix à la production en Chine qui est désormais plus positive (baisse de -0,8% en août, soit le recul le moins marqué depuis avril 2012). La Chine est de nos jours le principal exportateur de déflation au niveau mondial.
A suivre aujourd'hui :
Sur le front britannique, en matinée, les chiffres du chômage seront connus avec un taux qui devrait rester inchangé en juillet à 4,9% de la population active, ce qui correspond au plein-emploi pour le pays. Le nombre de demandeurs d’emplois en août est prévu en faible progression, à +1,8k, ce qui prouve que, dans l’immédiat, l’impact du Brexit reste faible.
A surveiller pour les investisseurs qui sont positionnés sur le dollar australien le discours de Debelle, gouverneur adjoint de la RBA. Nous anticipons une baisse du taux directeur à 1% dans les prochains mois. Malgré une inflation qui est tombée à un point bas de 1% sur un an au T2, la banque centrale devrait dans un premier temps choisir comme priorité la hausse de la croissance qui montre des signes d’essoufflement sous l’effet du recul du PIB réel chinois.