Occidental Petroleum a galvanisé le marché primaire ce lundi en bouclant la plus grosse levée de dette de l’année. La major pétrolière américaine a levé pour l’occasion 13 milliards de dollars destinés à financer le rachat d'Anadarko (NYSE:APC).
Une compagnie pétrolière en chasse une autre dans le classement des plus grosses émissions obligataires de l’année.
Avec son emprunt multi-tranches, « Oxy » comme la surnomment les initiés vient ainsi de reléguer derrière elle Saudi Arabian Oil Company, la compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures et ses 12 milliards de dollars placés en avril dernier.
L'environnement de marché n'était pourtant guère optimal, sujet à de forts courants vendeurs, induisant au passage un net repli du baril de brut.
C'était sans compter sur l'intérêt massif des investisseurs (Bloomberg évoque une demande de 75 milliards de dollars), qui a même pu faire baisser légèrement les primes d'émission.
Parmi les dix obligations émises par la société de Houston, on retiendra que celle remboursable dans trois ans offre un coupon de 2,70% tandis que celle à trente ans est assortie d'une rémunération annuelle de 4,40% (coupure de 2.000 dollars à chaque fois).
Comme évoqué en introduction, le montant contribuera à financer la prise de contrôle d’Anadarko Petroleum, pour laquelle « Oxy » a mis 38 milliards de dollars sur la table.
Durant les tractations, le groupe texan avait été soumis à rude épreuve par Chevron (NYSE:CVX). Face à la concurrence d'Occidental Petroleum, la deuxième compagnie pétrolière des Etats-Unis a finalement jeté l’éponge, limitant son offre à 33 milliards.
Dégradation du rating
Cette acquisition, la plus importante pour l’industrie pétrolière et gazière depuis le rachat de BG Grouppar Royal Dutch Shell (AS:RDSa) il y a trois ans, va alourdir d’environ 40 milliards de dollars l’endettement d’Occidental Petroleum, estime Moody’s.
De quoi, selon Andrew Brooks, analyste auprès de la l’agence de notation, laisser à la société « moins de souplesse pour faire face à la volatilité des prix des matières premières ».
Moody’s a abaissé dans ce sens de trois crans le rating qu’elle attribue à la dette senior non-sécurisée d’Occidental Petroleum, pour la ramener à « Baa3 », soit le dernier grand de la catégorie des placements jugés de qualité solide.
Pour des raisons similaires, Standard & Poor’s est elle aussi passée à l’action, rétrogradant à « BBB » son rating contre « A » précédemment.
Occidental Petroleum, qui estime que l'acquisition d'Anadarko « créera un leader mondial de l'énergie avec un portefeuille d'actifs hautement complémentaires », a annoncé entre 10 et 15 milliards de désinvestissements.
La major a signé un accord avec Total (PA:TOTF) qui lui rachètera, pour 8,8 milliards, des actifs pétroliers et gaziers africains hérités de son mariage avec Anadarko.
Selon Bloomberg, Occidental Petroleum est également est à la recherche d’un acheteur pour prendre le contrôle majoritaire de Western Midstream, l’opérateur de pipeline contrôlé jusqu’alors par Anadarko.
L'entreprise a par ailleurs signifié de son intention de vendre la plupart des actifs d'Anadarko qui ne concernent pas le pétrole de schiste dans le cadre d'un accord qui consoliderait sa position dans le bassin permien, principal gisement de schiste américain situé dans l'ouest du Texas et au Nouveau-Mexique.