Bundesbank : « Le calme trompeur »
Le président de la banque centrale allemande (la fameuse Bundesbank) vient de lancer une mise en garde auprès des opérateurs boursiers. En effet, Monsieur Jens Weidmann prévient que l’actuel « calme trompeur » qui domine les marchés financiers n’est en rien un signe de stabilité. Selon cet acteur de premier plan sur la scène européenne, la crise économico-financière pourrait « repartir de plus belle » en 2014 : « Certes en ce moment les marchés financiers se sont apaisés […] Mais cela peut être un calme trompeur […] La crise peut repartir de plus belle […] Chacun doit être conscient de sa responsabilité ». En effet, comme nous le développons régulièrement dans nos analyses quotidiennes, la crise n’est absolument pas terminée pour la crise euro et un tel scénario, aussi fataliste soit-il, est tout à fait envisageable. Les développements des prochaines semaines nous en diront plus !
Van Rompuy se veut plus rassurant
Après cette mise en garde, il convient naturellement d’évoquer les propos du président du conseil européen Herman Van Rompuy qui, naturellement, se veut plus rassurant quant à l’évolution économique européenne. Selon M. Rompuy, l’ensemble de l’Europe devrait connaitre un redressement économique en 2014. Tous les pays à l’exception de Chypre et de la Slovénie seraient concernés par le retour de la croissance économique. Même certains pays en difficulté comme l’Espagne ou la Grèce seraient sur la voie du redressement à en croire M. Rompuy. Interrogé par la télévision VTM sur la situation politique européenne, l’intéressé s’est voulu rassurant sur la montée des partis populistes et eurosceptiques dans la plupart des pays de l’UE : « Je suis persuadé qu’une majorité écrasante des populations européennes est en faveur de l’UE ». Rappelons que les 22 et 25 mai 2014, les neuvièmes élections européennes se tiendront pour élire les 751 députés du Parlement européen.
Le Liban va s’équiper militairement en France
Petits jeux géostratégiques entre l’Arabie Saoudite, le Liban et la France. Hier, le président libanais Michel Sleimane a annoncé une nouvelle de premier plan pour les grands vendeurs d’armes français, alimentant quelque peu la phase haussière de fin d’année sur le CAC40. Selon M. Sleimane, l’Arabie Saoudite s’apprête à verser une aide de 3 milliards de dollars au Liban, soit 2,2 milliards d’euros pour moderniser et renforcer ses forces militaires. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite est en effet particulièrement inquiet des troubles qui agitent le Liban, notamment face à un ennemi commun des deux nations : le Hezbollah. Ces craintes sont renforcées par les risques de déstabilisation régionale que fait encourir la longue et dramatique guerre civile syrienne. François Hollande, alors en visite officielle à Riyad, s’est engagé à fournir au Liban tout l’équipement militaire dont le pays aura besoin via cette aide qui sera entièrement dédiée à du matériel français. En effet, Paris a remporté une belle victoire sur ce dossier compte tenu, d’après M. Sleimane, des « relations historiques qui lient le Liban et la France et grâce à l’étroite coopération militaire entre les deux pays ».
Japon : Hausse des salaires à venir
Bonne nouvelle pour les défenseurs de la politique monétaire ultra-accommodante du Premier ministre nippon Shinzo Abe. L’équivalent du Medef japonais vient de valider pour la première fois en six ans une hausse générale des salaires. Sans cette revalorisation salariale, il ne fait nul doute que la politique de Shinzo Abe ne pourrait aboutir compte tenu de son objectif de stopper la déflation qui frappe l’archipel depuis plus de quinze années. Cette organisation patronale, le « Keidanren », laisse libres ses adhérents de fixer l’ampleur de la hausse des salaires au sein de leurs entreprises. Mais cette information de premier plan renvoie par ailleurs aux craintes récemment émises par la Banque du Japon. La BoJ a en effet récemment exprimé sa préoccupation face à la faiblesse de la progression des salaires en 2013. Ses doutes sont d’autant plus compréhensibles qu’en tant que bras armé de la politique de Shinzo Abe la BoJ vise un taux d’inflation de 2% sous deux ans.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n’y aurait aucun intérêt. Cette cinquième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l’économie US piloté par la Fed est désormais réduit. Jusqu’à présent, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d’achats d’obligations et de titres hypothécaires. Désormais, ce montant sera de 75 milliards, amenuisant ainsi l’un des principaux leviers justifiant auprès des opérateurs boursiers les niveaux historiques atteints par les indices boursiers occidentaux. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique.