Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Quand j’interviens sur les marchés, en particulier sur les actions, j’apprécie tout particulièrement avoir une « double validation » à la fois fondamentale et/ou en termes de newsflow, mais aussi des points de vue technique et graphique pour l’aspect timing, essentiel à mon sens.
D’une manière générale, et mes abonnés à BAQPRO et à SMS Cash Alert le savent, les points d’entrée ainsi que le money management revêtent à mes yeux une importance capitale.
En ce mardi, pour mieux illustrer mon propos, je trouve pertinent de se pencher sur le cas du CAC Mid & Small. Depuis plusieurs mois, ce segment est sous pression, avec une décollecte qui n’a de cesse de s’accentuer. C’est bien simple, les gérants vendent tout (ou presque) ce qui n’est pas suffisamment liquide.
Début août, je vous avais fait part de mes craintes quant à une poursuite de la dérive baissière. Alors que le CAC40 et ses principaux pairs européens sont remontés sur leurs sommets, le CAC Mid & Small, lui, se maintient dans sa figure latérale de court terme, de type canal descendant (visible en noir ci-dessous).
Un breakout haussier est-il possible ? Pour valider (ou appuyer) cette hypothèse, il faut commencer par se demander quel pourrait en être le catalyseur fondamental.
Les OPA pourraient-elles être ce catalyseur et finir par remettre la puce à l’oreille aux gérants sur les vertus de ce segment ? C’est en tous les cas l’une des pistes que je vais suivre d’ici la fin de l’année. Au passage, c’est évidemment tout sauf un hasard si, après le rachat du britannique Sophos la semaine dernière, j’évoquais le cas de Publicis (PA:PUBP) dans l’un de mes derniers articles.
Un contexte propice aux acquisitions
En effet, entre un contexte obligataire porteur (taux longs négatifs en Europe) et certaines valorisations devenues littéralement bradées, la tentation de faire des emplettes est grande. Tel était d’ailleurs déjà mon sentiment en début d’année et depuis, la tendance aux rapprochements subsiste.
C’est particulièrement le cas dans les secteurs en croissance comme celui des ESN, ainsi qu’en avait déjà témoigné le retentissant rachat d’Altran (PA:ALTT) par Capgemini (PA:CAPP) au début de l’été, une opération en cours de finalisation. Du côté des smallcaps de ce segment, après l’éditeur de logiciels Coheris, ITS Group vient à son tour d’être racheté, avec une prime de 50% sur le dernier cours coté (cf. le cercle noir ci-dessous).
Pas mal, mais encore faut-il ne pas avoir acheté le titre trop tôt, car même avec cette prime le cours actuel demeure toujours près de 25% sous les plus hauts historiques d’il y a cinq ans.
Dans le même registre, vous vous souvenez peut-être que le PDG de Parrot Henri Seydoux avait offert une prime de 80% sur le dernier cours coté. Une prime alléchante sur le papier… à ceci près que l’action avait préalablement connu une impressionnante descente aux enfers, passant de plus de 10 € à fin 2017 à moins de 4 € ensuite.
D’où, encore une fois, l’importance du timing de l’entrée en position. Si celui-ci est bon et que le breakout haussier sur l’indice Cac Mid & Small se concrétise, il y a selon moi fort à parier que les fusions/acquisitions seront « LE » driver de ce mouvement.
Si je ne vous livrerai pas ici tous les noms que je surveille, mais force est d’admettre qu’entre des Innate Pharma (PA:IPH), des valeurs « growth » toujours déficitaires, mais à la croissance solide comme Hipay Group et Wallix, ou encore des titres « values » bradés, il y a de la place pour un retour en grâce de ce segment dans les mois qui viennent…