La première est liée à ses inquiétudes sur le sort économique du vieux continent et en particulier du cas grec. La seconde porte sur le « mur budgétaire » auquel est confronté Barack Obama. Les marchés semblent avoir découvert le 7 novembre dernier, au lendemain de l’élection, que les Etats-Unis sont endettés. Le jeu médiatique autour des élections passé, l’attention du marché s’est portée sur ce fameux « mur budgétaire ».
Hier, le Président Obama a rencontré des représentants syndicaux et des dirigeants d’entreprises afin de créer un consensus autour de son plan de lutte contre cet obstacle budgétaire, premier enjeu central post-électoral. La croissance américaine est faible et pourrait être d’autant plus affaiblie par les restrictions budgétaires menées par le gouvernement américain dès janvier 2013 afin de réduire la dette abyssale du pays. Réduction des dépenses publiques et augmentation des impôts sont au programme pour diminuer le déficit américain.
Mais ce fameux « fiscal cliff » pèse déjà sur l’économie américaine ! Du fait du blocage politique actuel à Washington, certaines entreprises repoussent leurs investissements selon Brian Moynihan, le PDG de Bank o America. Ce dernier a insisté sur ce débat lors d’une conférence à New-York en précisant que « Cette incertitude continue de limiter la reprise » avant d’ajouter « Les clients de Bank of America ont besoin de davantage de clarté avant d’engager de nouveaux investissements ». Bank of America est la deuxième banque américaine.
Une actualité concernant les Etats-Unis est passée pratiquement inaperçue. Son caractère fondamentalement porté sur le « long terme » n’a pas suscité un intérêt particulier sur les marchés. Pourtant, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) avance que les Etats-Unis deviendront le premier producteur de pétrole en 2020, devant l’Arabie Saoudite. Deux raisons expliquent un tel bouleversement. La première porte sur l’essor des techniques d’extraction du gaz et du pétrole de schiste américain, les Etats-Unis ont produit 6,2 millions de barils de brut par jour depuis le début de l’année contre 5 millions en 2008, soit une augmentation de 24%. La deuxième raison porte sur les mesures visant à réduire la consommation des véhicules américains. Les Etats-Unis pourraient ainsi devenir autosuffisants, ils importent aujourd’hui environ 20% de leurs besoins énergétiques. « L’Amérique du Nord pourrait devenir un exportateur net de brut aux alentours de 2030 » croit savoir l’agence.
Lundi, les marchés américains ont été particulièrement calmes. L’opérateur boursier NYSE Euronext a subi une panne technique qui a perturbé la cotation de 216 titres sur sa plateforme. De plus, lundi était un jour semi-férié Outre-Atlantique. Le marché obligataire, entre autres, a donc été particulièrement calme. Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans reculait lundi à 1,591% contre 1,613% vendredi, et celui à 30 ans passait de 2,752% à 2,723%. Il est vrai que depuis peu, les dernières adjudications ont permis aux Etats de se financer à moindre coût.
International
Optimiste, Jean-Claude Juncker, chef de file de l’Eurogroupe, a précisé que « Le rapport de la Troïka est fondamentalement positif car les Grecs ont tenu leurs promesses. Maintenant, c’est à nous de tenir les nôtres ». Le Parlement grec a adopté dimanche son budget pour 2013 qui prévoit plus de 9 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Les bailleurs de fonds sont donc attendus autour du versement de la prochaine tranche d’aide de plus de 30 milliards d’euros.
Cependant, aucun accord sur la Grèce n’a été obtenu entre l’Eurogroupe et le FMI, nous l’évoquions hier dans notre article. La situation préoccupe particulièrement les marchés américains qui redoutent, autant que de ce côté de l’Atlantique, un défaut grec et une sortie du pays de la Zone Euro. De plus en plus d’économistes arrivent à la conclusion selon laquelle la Grèce ne peut que faire un défaut de paiement dans les mois à venir. La question d’un seuil d’endettement à 120% du PIB grec pour 2020 ou 2022 qui a divisé l’Eurogroupe et le FMI semble être bien peu légitime.
Les médias ont peu communiqué sur les causes de cet échec. Le Parlement européen a, dans les faits, annoncé qu’il ne souhaitait pas négocier l’actuel budget de l’Union Européenne pour 2013 tant que les Etats-membres ne comblaient pas un manque de 8,9 milliards dans le budget 2012 et qui manque cruellement à certains programmes comme les bourses étudiantes Erasmus. Les Etats et le Parlement européen se sont renvoyés la balle et ont fait échouer de facto les négociations autour du versement d’une nouvelle tanche d’aide (sous forme de prêts) à la Grèce. La présidence (actuelle) chypriote de l’UE tente actuellement de relancer ces négociations.
Petit point technique
Aujourd’hui seront publiées trois statistiques importantes pour l’économie américaine : les ventes au détail d’octobre à 14:30 dont le consensus prévoit une baisse de 0,2% contre une statistique précédente de +1.1%, l’évolution des prix à la production pour octobre à 14:30, le consensus table sur une hausse de 0.2% contre +1.1% pour le mois dernier. Les stocks des entreprises pour le mois de septembre seront dévoilés à 16 :00, ils sont attendus en hausse de 0.5% contre +0.6% précédemment. Enfin, à 20:00, la FED dévoilera son compte-rendu du Conseil de politique monétaire des 23 et 24 octobre derniers.
- Niveau actuel
Au moment où est écrite cette analyse, le Dow Jones évolue positivement en atteignant le cap des 12.776 et en franchissant la limite supérieure de son range baissier, créé il y a 7 jours. Ce premier signe est encourageant et la séance d’aujourd’hui confirmera probablement un rebond des marchés. Rappelons que le Dow Jones évolue sur un plus bas de près de quatre mois et EUR/USD sur un plus bas de plus de deux mois.
- Recommandation en intraday
Comme présenté sur les graphiques ci-dessus, une stratégie simple et accessible au plus grand nombre est présentée quotidiennement. Pour suivre simplement la tendance du jour, le tracé du range baissier actuel est vivement recommandé. De plus, l’utilisation de Moyennes Mobiles Pondérées (10) et (50) croisées avec un RSI (14) permettra la détection des tendances en intraday et des signes de retournement via les possibles divergences/convergences de la journée.
- Supports / Résistances
Le prochain support sur Dow Jones 30 est à 12.677 points et la prochaine résistance à 12.837 points. Le point pivot utilisé peut être le cours actuel de 12.775.