Malgré la publication d'un chiffre d'affaires annuel record, les rendements restent sous pression pour les obligations émises par CMA CGM, l'un des leaders du transport maritime de fret.
Le groupe français basé à Marseille a annoncé la semaine passée avoir bouclé l'année écoulée sur un chiffre d'affaires record totalisant 23,4 milliards de dollars, en hausse de plus de 11%.
Une belle tenue de l'activité découlant de la hausse des volumes transportés (9,3%) et qui permet pour la première fois à l'armateur de dépasser la barre des 20 millions d'EVP (équivalent vingt pieds, une unité de mesure de conteneur).
En revanche et c'est sans doute ce qui explique l'attentisme observé sur le marché obligataire, le résultat opérationnel a pratiquement été divisé par trois et ramené à 610 millions d'euros. En cause notamment, la forte hausse du baril de pétrole.
Plan d'économie
En marge de cette publication, le groupe fondé il y a quatre décennies par le franco-libanais Jacques Saadé, décédé en juin dernier à l’âge de 81 ans, a annoncé le lancement d'un nouveau plan d'économie portant sur 1,2 milliard de dollars.
Les détails de ce plan ne sont pas encore connus, même si le management vise « une optimisation des lignes et des marques et une industrialisation renforcée de ses process », souligne le site spécialisé meretmarine.com.
« En 2019, malgré les tensions géopolitiques qui persistent, les perspectives en matière d’échanges économiques sont positives. Nous poursuivrons notre développement et nous fixons comme objectifs d’améliorer notre rentabilité ».
« A travers l’offre publique d’achat amicale que nous menons sur CEVA, nous avons par ailleurs l’ambition de construire un leader mondial du transport et de la logistique, à même de proposer à nos clients une offre de services complète et performante », a commenté Rodolphe Saadé, patron de CMA CGM.
On rappellera qu’au même titre que bon nombre d'acteurs du secteur, CMA CGM évolue dans un environnement délicat depuis une dizaine années suite à la récession mondiale de 2009.
Le ralentissement brutal de l’activité et la surcapacité des intervenants du secteur avaient alors plombé l'armatteur, qui se voyait de sucroît lourdement endetté par uen frénésie d'achats de navires.
Grâce à ses efforts et à une reprise de l’activité maritime, le groupe a finalement su redresser la barre et afficher un résultat positif à l’issue de l’exercice 2017, après une perte actée un an plus tôt.
Le transporteur dessert désormais plus de 420 ports grâce à ses 500 navires et emploie 30.000 salariés.
L'obligation proche de ses plus bas
Comme évoqué en introduction, sur le secondaire, les rendements restent élevés, en atteste les 8% affiché par l'obligation que doit rembourser l'armateur dans six ans, sur base d'un cours avoisinant les 85% du nominal.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros en nominal, l'émission dispose du rating hautement spéculatif "B-" chez Standard & Poor's.
Cet emprunt, dont le cours avait frôlé les 103% les jours qui ont suivi son émission - c'était en octobre 2017 - peut être remboursé anticipativement au gré de l'émetteur, avec un premier call l'année prochaine à 102,625%.