L’événement macroéconomique le plus important de la semaine aura lieu cet après-midi à 14h30, avec la publication du PIB US du dernier trimestre 2018, qui avait été repoussée de plusieurs semaines en raison du « shutdown » du gouvernement US.
D’après les prévisions du consensus, la croissance US devrait rester solide, à 2.6%, mais en net ralentissement par rapport au trimestre précédent (3.4%), qui lui-même était bien moins solide que le second trimestre, où la croissance avait atteint un pic de 4.2%.
La tendance est donc au ralentissement de l’activité aux Etats-Unis, et le contexte économique dégradé au T4 2018, notamment en raison des conséquences de la guerre commerciale avec la Chine, devrait effectivement avoir pesé sur la croissance.
De plus, certaines statistiques du T4 2018 se sont révélées particulièrement décevantes, avec notamment les ventes au détail du mois de décembre, qui ont reculé de -1.7% d’un mois sur l’autre, leur pire performance depuis des années.
C’est d’ailleurs ce que relève la banque RBC dans ses prévisions pour le PIB US, estimant que la croissance devrait se limiter à 2%, soit nettement moins que ce que prévoient les économistes.
De son côté, Citigroup (NYSE:C) affiche une prévision proche du consensus (2.5% de croissance), mais prévient que le T1 2019 pourrait être plus décevant, notamment en raison de l’impact du plus long shutdown du gouvernement de l’histoire des Etats-Unis, qui a pris fin il y a quelques semaines.
Il n'est donc pas exclu que l'on observe des chiffres inférieurs aux attentes pour le PIB US de cet après-midi, ce qui alimenterait sans doute les spéculations sur une récession imminente aux Etats-Unis.
A ce propos, on rappellera que l’enquête semi-annuelle de la National Association for Business Economics dont les conclusions ont été publiées ce lundi et qui a révélé que plus des trois quarts des économistes anticipent une entrée en récession de l’économie US avant fin 2021, avec une proportion significative d'entre eux qui estime que la recession sera là dès cette année.
Pour résumer, d’importants risques pèsent sur la croissance US, qui devrait afficher aujourd’hui son 3ème ralentissement trimestriel consécutif. Et tout porte à croire que le T1 2019 sera également l’occasion d’un nouveau ralentissement.
Or, à ce rythme, la croissance US ne sera bientôt plus suffisante pour être considérée comme solide, et l’éventuelle menace d’une récession pourrait inciter la Fed à accentuer encore davantage son positionnement dovish, ce qui aurait des conséquences fortement baissières pour le Dollar.