Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
La semaine dernière, je vous proposais de nous intéresser au CAC Future. Nous allons récidiver cette semaine, la configuration de l’indice étant assez claire, sachant aussi qu’il n’y a plus désormais que quelques points d’écart avec le CAC cash.
Vendredi dernier, j’expliquais en résumé que le CAC Future était balloté entre une zone de support (« S » en vert) et une zone de résistance (« R » en rouge). Avec au milieu un « no man’s land » dans lequel tout pouvait basculer du jour au lendemain, sans crier gare, du fait bien sûr des suites de la guerre commerciale sino-américaine.
Dans ce contexte, l’analyse technique « n’est à peu près d’aucune utilité », ajoutais-je, tout en soulignant que les niveaux graphiques permettaient quant à eux de visualiser où les « grosses mains » étaient le plus susceptibles de réagir pour défendre leurs positions.
L’indice était alors aux mains des haussiers… jusqu’a ce que Donald Trump annonce une mise au ban de Huawei. Un gigantesque uppercut qui s’est traduit en Bourse par un retour (hier soir) sur la zone correspondant à la ligne de défense Bull.
Et ce matin, précisément sur cette zone de support, on assiste à un rebond du CAC40 vers les 5 310 points (la flèche orange ci-dessous).
Nous sommes donc repartis dans le « no man’s land » précité en mode porte de saloon, la raison étant sans doute la dernière sortie du président américain, lequel a grosso modo lâché du lest en expliquant que le sort de Huawei pourrait être lié à la conclusion d’un accord commercial rapide auquel il continue officiellement de croire.
Un biais haussier de très court terme
Il n’en demeure pas moins que l’indice de référence de la Bourse de Paris est toujours encalminé, avec une visibilité nulle sur les marchés pour trois raisons : le conflit entre Pékin et Washington donc, mais aussi le regain de tensions entre les Etats-Unis et l’Iran et le résultat des élections européennes. A cet égard, il faudra à mon sens se garder d’interpréter l’issue du scrutin au gré de ses convictions, considérant que la victoire du Brexit et l’élection de Donald Trump n’ont in fine pas « coulé » les marchés actions, contrairement à ce que prédisaient pléthore d’experts ou prétendus tels.
Pour l’heure, si l’on regarde du côté analyse graphique, le support « S » tient et occasionne encore ce matin un rebond. Par ailleurs, les vagues d’impulsion de l’indicateur de tendance MACD se posent sur une ligne de propagation (le segment vert). En cas de rebond sur ce niveau, nous repartirons dans une impulsion haussière, pour le moment contenue dans le fameux « no man’s land » (aucun intérêt donc pour les investisseurs, car l’amplitude (6%) est trop faible pour que le jeu en vaille la chandelle).
En conclusion, le rebond de ce matin sur le support montre un biais haussier de très court terme. Toutefois, celui-ci pourrait être invalidé dès lundi matin.
Auquel cas, le prochain support (ou objectif de baisse si vous préférez) se situe dans la région des 4 900 points, ce qui correspond à un niveau graphique ET à un report d’amplitude (les flèches verticales bleues).
De mon côté, j’adopte dans l’immédiat une attitude consistant à ne pas prendre de risque inutile, dans un environnement de marché sans aucune visibilité.
On fera les comptes dès lundi matin, mais on ne saurait jouer la performance de son portefeuille à pile ou face.
Et en ce moment, la pièce est en l’air, en train de tourner. Sans que l’on puisse prévoir de quel côté elle va tomber. Prudence donc !
Bon week-end,
Gilles