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Campagne présidentielle : aucun sujet important ne sera abordé

Publié le 21/03/2017 11:12

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr le 20 mars 2017

Voilà, c’est parti pour 11 candidats dont les 500 signatures ont été validées. Les malheureux qui sont crédités de moins de 10% d’intentions de vote égaieront vos fins de soirées avec des passages furtifs lors de journaux télévisés regardés par moins de 1% de spectateurs, ou de débats diffusés après 23h30 et en creux d’après-midi.

Peut-être l’un des six qualifiés de justesse osera-t-il dénoncer la création de fausse monnaie à une échelle jamais égalée par les banques centrales… ? Mais comme personne ne connaît grand-chose aux rouages des quantitative easing, il passera au mieux pour un original, au pire comme un conspirationniste.

Un autre angle d’attaque pourrait consister dans la dénonciation de la captation de 99% de la richesse par 1% des citoyens. Mais Bernie Sanders a échoué à séduire l’opinion américaine « modérée » avec un tel sujet : une reprise de l’angle d’attaque « à la française », sans grille de lecture marxiste, sans promesse de « faire les poches aux riches » reviendrait à prêcher dans le désert.

Le faux débat sur la sortie de l’euro

La remise en cause de l’euro est parfois évoquée mais pour ne proposer que des rafistolages… car l’opinion publique est très majoritairement favorable à cette devise pourtant toxique pour notre modèle social et notre commerce extérieur. Proposer une refonte de la zone euro c’est triplement suicidaire puisque les Français ont peur d’une sortie (une propagande de terreur/apocalypse façon Brexit leur a lavé le cerveau). Il faut dire que les argumentaires déployés par les pro-fin de l’euro ne tiennent pas la route Les banques centrales et les gouvernements sont unanimement favorables à sa survie (même si les Européens doivent y laisser leur chemise et leur santé) car l’oligarchie ne peut se permettre de revenir en arrière, ce qui anéantirait sa prétention à l’infaillibilité. D’ailleurs, quiconque use du vocable « oligarchie » est immédiatement dénoncé (et marqué au fer rouge) comme complotiste.

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Le procédé qui consiste à accuser ses adversaires des péchés dont ils vous accablent avec juste raison date de Staline… qui avait bien compris qu’un opposant de bonne foi se sent un devoir de démontrer sa probité tandis qu’un « vrai leader » ne perd pas son temps à se justifier : il joue sur le registre de l’émotion et des pulsions primitives (il agitera la peur de l’inconnu, une menace venue de l’étranger, les traitres…).

Du pain et des jeux

Les débats Trump/Clinton en ont fourni une parfaite illustration. Le candidat républicain répondant à une attaque par une autre attaque (et des menaces) sans jamais s’expliquer sur ses projets politiques irréalisables, sa feuille d’impôts, son parcours de businessman en dents de scie et les procès en cours, sa proximité avec Stephen Bannon et les suprématistes blancs, etc.

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Mais malgré 1984 d’Orwell, les citoyens continuent le plus souvent de s’y laisser prendre, d’acclamer le tribun, le bad guy qui prétend renverser l’ordre établi et mettre au pas Wall Street — en embauchant trois ex-Goldman Sachs et une pléiade de requins de la finance comme Wilbur Ross, Rex Tillerson, etc. ?

En fait, Donald Trump a bien mis Wall Street au pas… de charge avec 3 000Mds$ de capitalisation boursière supplémentaire gagnés pour les ultra-riches, avec une succession hallucinante de records absolus depuis la mi-décembre et une absence totale de consolidation.

Comme nous le disions à plusieurs reprises : « le Trump Rally profite à tous ceux qui ont voté contre lui… » Au total, Wall Street vient de voir sa capitalisation exploser de 3 000 Mds$ en 3 mois (elle atteignait à peine 20 000 Mds$ à la veille de l’élection) et c’est le plus spectaculaire enrichissement dont aient jamais bénéficié les 1% les plus riches dans le sillage d’un changement de président.

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Jamais les inégalités de richesse ne se seront creusées aussi vite entre l’hyper-classe (celle des Trump, des Clinton, des Mitt Romney) et les électeurs qui ont voté pour celui qui avait promis de les réduire en mettant au pas Wall Street et en purgeant de Washington « tous les politiciens corrompus par les puissances d’argent » (ah ah)! Mais la réflexion la plus sensationnelle (d’ingénuité) est venu d’une gérante interviewée sur CNBC quelques minutes après le coup de cloche final : « ce qui est assez surprenant, c’est que le Trump Rally profite à tous ceux qui ont voté contre lui… parce que ses supporters, dans 90% des cas, ne possèdent pas d’actions ».

Pour Wall Street, il fallait tenir jusqu’au 17 mars (la séance des 4 sorcières) pour préserver la fraicheur du saladier rempli de caviar depuis le 16 décembre dernier.

Ce lundi, une nouvelle partie boursière commence

Oui, ce lundi 20 mars marque le début du deuxième trimestre pour les marchés. On remet les compteurs à zéro côté options et contrats, les scories du monde réel ont de nouveau le droit de s’insinuer dans les rouages algorithmiques, de provoquer une remontée du VIX (un peu, pas trop). Peut-être quelques opérateurs s’inquièteront-ils d’un écart de rendement (spread) qui s’est envolé au-delà des 210 points de base entre les Bund et les BTP italiens, et qui flirte avec +150 points de base (pdb) pour les Bonos espagnols ? (voir l’analyse de Gilles Leclerc du jour sur le Bund et l’OAT).

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Le torchon brûle au G20

Ou alors, certains trouveront-ils peut-être étrange que le communiqué du G20 change de mouture d’une semaine sur l’autre et réintroduise les engagements à contenir toute « volatilité excessive », tout mouvement désordonné des devises et à s’opposer aux « dévaluations compétitives » ? Eh oui : le communiqué du G20 publié à l’issue du sommet de Baden-Baden samedi a en revanche supprimé la mention « les membres résisteront à toutes les formes de protectionnisme ». Au-delà de la polémique sur le « vent » infligé à Angela Merkel par Donald Trump qui a refusé de serrer la main de la chancelière, ce G20 entérine les désaccords fondamentaux entre l’administration américaine et les 19 autres participants sur les questions des excédents commerciaux.

Les Européens sont naturellement visés, et tout particulièrement l’Allemagne : l’attitude de Donald Trump, au-delà de la muflerie dont il a fait preuve lors de la visite d’Angela Merkel, démontre qu’il n’est pas loin de poursuivre une stratégie de rupture… et pas seulement des codes diplomatiques.

Ambiance !

Les candidats ignorent volontairement les vrais sujets

Alors je ne sais pas s’il faut y voir de la prudence, de l’incompétence ou une négligence coupable… mais pas un seul des candidats à la présidence française n’évoque le risque de récession lié à une potentielle guerre commerciale avec les États-Unis, ni les divergences de stratégie entre les banques centrales, ni la dérive totalitaire en Turquie (et son chantage aux migrants), ni la situation extrêmement tendue sur les dettes périphériques européennes… Autant de sujets qui rendent bien futiles les spéculations sur l’uniformisation des régimes de retraites, la suppression de l’ISF ou de quelques dizaines de milliers de postes de fonctionnaires en plus ou en moins.

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Troublant sentiment de revivre la campagne de Trump, donnant l’image d’une Amérique totalement centrée sur elle-même et qui ignore superbement que son sort dépend de la bonne ou mauvaise volonté de ses partenaires commerciaux, de la confiance de ses créanciers, et des grands cycles économiques.

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