Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Retour à la case prison pour Carlos Ghosn au Japon, suite à de nouvelles révélations pouvant valoir à l’ex-PDG de Renault (PA:RENA) Nissan (T:7201) une 4ème inculpation, pour détournements de fonds et abus de bien social… à grande échelle.
Le motif de son placement en détention (et non plus en résidence surveillée) peut faire sourire, puisqu’il s’agirait d’éviter un risque de “destruction de preuves”, ce qui semblait déjà matériellement impossible.
En revanche, la volonté de “faire pression” ne semble guère faire de doute.
Carlos Ghosn a aussitôt dénoncé une mesure injuste et arbitraire… mais le fait est que la justice japonaise n’est plus la seule à “charger” l’ex-PDG.
Une affaire partagée entre le Japon, la France et… les Pays-Bas
Le groupe Renault corrobore les soupçons de détournement d’argent de l’entreprise à son profit (signalement parallèle -après enquête interne- auprès de la justice française) du fait d’importants mouvements de fonds suspects au sein d’une filiale commune (et opaque) avec Nissan, RNBV, immatriculée aux Pays-Bas… une entité «de facto contrôlée par lui» selon la direction.
Les malversations se seraient déroulées entre 2012 et mi-2018 et porteraient sur des sommes avoisinant les 27M€, versées par RNVB à un distributeur de véhicules Nissan à Oman sous couvert de “dépenses marketing”.
Une partie de ces montants lui auraient été reversés indirectement et lui auraient permis de financer l’achat d’un yacht (valeur estimée à 10M$) et d’investir dans une startup créée et dirigée par son fils aux Etats-Unis.
A ce stade, on se demande quel sera la prochaine révélation scandaleuse, le prochain volet du “complot” dont Carlos Ghosn se dit victime (et innocent).
On peut également se demander -tout comme Carlos Ghosn- pourquoi si peu de dirigeants de Nissan ont été inquiétés par la justice nippone… car il paraît difficilement concevable qu’il ait agi seul et sans “omerta” (donc complicité au minimum passive) de son entourage à la direction du groupe.