Un accord sur le niveau de la production pétrolière semblait improbable hier encore. Il y avait bien des rumeurs mais elles paraissaient peu crédibles car celles-ci circulaient depuis des mois sans aboutir à un quelconque résultat concret. Force est de constater notre erreur. L’Arabie Saoudite, la Russie, le Qatar et le Venezuela ont pris tout le monde par surprise en décidant de geler leur production aux niveaux de janvier. Cinq remarques : Cette entente constitue une prise de conscience collective qu’un prix du pétrole trop bas trop longtemps a des conséquences macroéconomiques, en particulier budgétaires, dramatiques pour les pays exportateurs. Le rôle de la diplomatie vénézuélienne n’est certainement pas à négliger. Depuis plusieurs mois, le ministre du pétrole vénézuélien a fait la navette entre les capitales des principaux pays exportateurs de pétrole, notamment Moscou, afin de faire avancer le sujet d’un rééquilibrage du prix du baril. Il s’agit vraisemblablement d’un accord préliminaire qui doit être élargi au minimum à l’Iran et aux Etats-Unis afin de permettre au prix du baril de se redresser. Un gel de la production n’équivaut en rien à une baisse concertée de la production qui reste seule susceptible de réduire l’excès d’offre sur le marché pétrolier dans un contexte de demande morose. En cas de redressement du prix du baril, cela provoquerait une bouffée d’air frais pour de nombreux pays et secteurs d’activité.
Les derniers faits marquants :
Chute de la confiance des investisseurs en Allemagne à 1,0 point en février après avoir déjà baissé à 10,2 points en janvier. Il faudra être attentif à l’évolution de cet indice dans les prochains mois. En cas de baisse sous zéro, cela signifierait que les investisseurs outre-Rhin s’attendent à une nette dégradation de la situation macroéconomique au cours des six mois à venir.
Autre mauvaise nouvelle : les prêts non performants en Chine ont atteint un plus haut niveau depuis une décennie. La hausse est de près de 51% d’une année sur l’autre. Sans surprise, près de la moitié des prêts non performants concernent le secteur immobilier qui est en nette phase de ralentissement.
Côté banque centrale, maintien des taux inchangés pour la Corée du Sud à 1,50%. La situation économique du pays s’est nettement dégradée du fait d’une chute des exportations qui est perceptible dans quasiment tous les pays asiatiques. Dans la foulée de l’annonce, le won s’est affaissé face à l’USD, le marché considérant qu’une baisse des taux est inévitable à court terme.
À suivre aujourd’hui :
Aujourd’hui, le marché fera attention à la publication du taux de chômage en décembre outre-Manche qui est attendu de nouveau en repli à 5% de la population active contre 5,1% précédemment. En cas de confirmation, cette statistique devrait favoriser le maintien du statu quo monétaire par la Banque d’Angleterre.
Côté américain, myriade de données : prix à la production en janvier, permis de construire et mises en chantier, production industrielle et enfin publication du compte-rendu de la dernière réunion du FOMC de la FED.