L’un des principaux focus dans les prochaines semaines des investisseurs sera l’élection présidentielle française. Le risque Le Pen a atteint un plus haut hier sur les places boursières à la faveur d’un sondage OpinionWay pour Les Echos/ Radio Classique plaçant la candidate du FN au-dessus de 40% au second tour (43% face à François Fillon et 42% face à Emmanuel Macron), ce qui semble crédible. En conséquent, le spread de la France (c’est-à-dire l’écart de taux entre la dette française et la dette allemande) s’est inscrit à environ 83 points de base, le plus haut niveau depuis 2012. Dans le même temps, le CDS de la France a considérablement augmenté, doublant presque par rapport à son niveau du début du mois de novembre 2016. Cette tension sur la dette française devrait perdurer à moyen terme. Elle est, toutefois, en grande partie exagérée puisque la probabilité que Marine Le Pen puisse être élue présidente en 2017 est proche de zéro. Elle ne disposera pas des réserves de voix suffisantes pour franchir la barre décisive des 50%. Il faudrait des circonstances historiques exceptionnelles pour qu’elle y parvienne, à savoir une baisse sans précédent du taux de participation couplée à la fin du Front Républicain qui semble pourtant encore être opérationnel au regard des derniers scrutins (cantonales et régionales). A maints égards, la crainte des investisseurs étrangers (qui détiennent environ 60% du stock de dette souveraine du pays) reflète surtout une méconnaissance majeure du système politique française et de la dynamique de partis. Un retour à la normal devrait se produire dès le lendemain du second tour.
Les derniers faits marquants :
Selon les données fournies par Trax, les volumes traités sur la dette française ont explosé le mois dernier pour atteindre 236,1 milliards d’euros, soit une progression de +40% par rapport à la moyenne mensuelle de l’an passé. Ce phénomène s’explique en grande partie par la spéculation autour de l’élection présidentielle.
En Italie, Matteo Renzi a décidé de démissionner de la tête du parti mais c’est uniquement pour mieux reprendre la main puisqu’il compte être réélu secrétaire général en juin prochain.
Aux Etats-Unis, Loretta Mester, de la Fed de Cleveland, confirme être soutenir l’hypothèse d’une hausse des taux dès maintenant. La prochaine réunion de la banque centrale américaine, prévue les 14 et 15 mars prochains, pourrait être beaucoup plus intéressante qu’initialement prévu.
A suivre aujourd'hui :
Nombreux discours de banquiers centraux : Carney (11h), Kashkari (14h50), Harker (18h), Williams (21h30) et Lowe (22h30).
Réunion des ministres des finances de l’UE avec, encore une fois à l’agenda, le cas grec.