CMA CGM, acteur de taille dans le transport maritime par conteneurs, vient d’émettre pour 250 millions d’euros d’obligations au coupon de 5,25%. Cette émission fusionnera courant du mois de décembre avec l’emprunt de 500 millions d’euros placé à la mi-octobre.
Cette nouvelle souche, destinée à refinancer l’obligation 5,9% 2019 de l’émetteur, est disponible sur le marché secondaire à un cours indicatif de 103%, portant le rendement annuel à 4,75%.
La coupure de négociation de cet emprunt de type senior non sécurisé, est fixée à 100.000 euros.
CMA CMG s’est réservé le droit de rembourser anticipativement l’obligation, avec un premier call fixé au 15/10/2020 à 102,625%. Plus d’informations sur ces modalités dans la fiche obligataire.
Fort de ses résultats en hausse, CMA CGM semble vouloir révolutionner le secteur
L’armateur marseillais, qui avait failli être emporté en 2009 avec le ralentissement brutal de l’activité et la surcapacité des intervenants du secteur, plombé par une lourde dette provenant de commandes de dizaines de navires précédant la crise, affiche désormais des chiffres en hausse.
Le chiffre d’affaires du premier semestre de l’année s’est en effet soldé à 10,17 milliards de dollars, contre 6,94 milliards de dollars un an plus tôt. Le résultat net a pour sa part été marqué par un bénéfice de 305,6 millions de dollars, là où une perte de 228,5 millions de dollars avait été enregistrée sur la même période de 2016.
Fort de ces résultats et misant sur l’essor du commerce entre l’Asie et l’Europe, la société retente le pari qui a failli avoir raison d’elle, et a commandé en septembre dernier, neuf porte-conteneurs géants, capables de transporter chacun 22.000 conteneurs.
Outre la capacité jamais vue de ces navires, CMA CGM innove encore avec cette commande : ces bateaux fonctionneront presque exclusivement au gaz naturel, un carburant bien moins polluant que le pétrole qui fait aujourd’hui avancer 99% des navires.
Moins de dix navires à travers le monde utilisent en effet le gaz naturel, et uniquement des bateaux ne pouvant transporter plus de 1.000 ou 2.000 conteneurs, une vraie révolution donc pour le secteur.
Ludovic Gérard, l’un des dirigeants de la compagnie, reconnait que « le choix a été difficile ». Non seulement un navire au GNL coûte plus cher (la facture unitaire pouvant augmenter de 15%), mais les infrastructures nécessaires pour se ravitailler dans les ports n’existent encore pratiquement pas. Une barge est disponible à Zeebrugge et des projets sont en cours dans d’autres villes, mais le vrai réseau reste à construire.
Le groupe a cependant sauté le pas en raison de trois facteurs principaux qui ont fait pencher la balance en faveur du gaz : la technologie est jugée au point, les prix du pétrole ont amorcé une remonté et la réglementation relative aux carburants marins se durcit. « Avec le GNL, nous serons en mesure de respecter les normes de demain et d’après-demain », affirme Julien Topenot, responsable chez CGA CGM.
« C’est le carburant de l’avenir, et nous espérons bien que nos concurrents suivront le mouvement », confie en outre Ludovic Gérard.