S’il fallait encore une bonne raison d’augmenter les taux, la Fed l’a trouvé avec la publication du solide chiffre des créations d’emplois en février outre-Atlantique. A l’approche de la réunion de la banque centrale, on devrait déceler une certaine prudence de la part des investisseurs mais rien qui ne soit exagéré. En effet, de manière assez surprenante, le nouveau durcissement des taux esquissé par la banque centrale est plutôt très bien accueilli par les intervenants de marché. Cette reprise économique est à certains égards déstabilisantes puisque toutes les corrélations qu’on observe habituellement sur les marchés ne font plus sens (en l’occurrence, une hausse des taux est normalement perçue comme négative pour les bourses). Deux éléments peuvent expliquer ce phénomène. Premièrement, la communication de la Fed (forward guidance) est une réussite complète. En l’espace de quelques semaines, les membres du FOMC ont réussi à canaliser les attentes des investisseurs et à faire passer le message qu’une hausse des taux aura lieu plus tôt que prévu, en mars plutôt qu’en mai. Deuxièmement, il est évident, au regard de l’évolution des taux longs américains depuis la fin d’année 2016, que le marché a intégré que le taux de la banque centrale ne pourrait pas rester durablement aussi bas. C’est donc une normalisation assez logique qui est à l’oeuvre actuellement. A terme, il est probable que les corrélations historiques sur les marchés soient de nouveau effectives.
Les derniers faits marquants :
Les Etats-Unis ne déçoivent pas: comme le laissaient présager les bons chiffres de l’enquête ADP, les créations d’emplois ont été solides en février à 235k contre un consensus à 200k. Le taux de chômage est ressorti en ligne avec les attentes à 4,7%. En revanche, le taux de participation (63%) et le ratio emploi sur population (60%) n’ont quasiment pas évolué.
Bonne nouvelle pour la Chine: les réserves de change sont au-dessus de 3000 milliards USD ce qui est légèrement supérieur au consensus. Ce signal est positif car il laisse entendre que Pékin commencerait enfin à endiguer la fuite des capitaux.
A la Bourse de Paris, Atos (PA:ATOS) fait son entrée dans l’indice CAC 40, remplaçant au passage Klépierre (PA:LOIM).
A suivre aujourd'hui :
Cette première séance de la semaine sera sans grand intérêt du point de vue économique avec les chiffres de la production industrielle italienne et de la balance commerciale portugaise en matinée et, à 15h, l’indice des tendances de l’emploi du Conference Board (février).
On notera également que la France a prévu de se refinancer à court terme sur le marché (3 mois, 6 mois et 12 mois) à des taux qui devraient être encore négatifs malgré les incertitudes liées à l’élection présidentielle.