Leader mondial sur le marché du parfum, avec une part de marché près de deux fois supérieure à celle de son plus proche concurrent l’Oréal, la firme new-yorkaise Coty entend céder certaines de ses activités pour se désendetter. De quoi porter en vedette la valeur à Wall Street.
Dans le cadre de son plan de redressement stratégique, Coty entend faire la part belle à ses activités de parfums, de cosmétiques et de soins de la peau.
Une décision qui se ferait au détriment de sa division "beauté professionnelle", laquelle chapeaute essentiellement les produits vendus en salon de coiffure tels que Wella, Clairol et OPI et qui pourrait être cédée.
Le produit éventuel de la vente de cette division, qui pèse 2,7 milliards de dollars de revenus annuels, contribuera au remboursement de la dette, avec la possibilité de ramener le ratio sur Ebitda de l’entreprise autour de 3x, estime la direction.
De quoi renforcer la structure en capital du groupe, qui est pour mémoire propriété de la richissime famille allemande Reinman, connue pour avoir fait fortune avec les produits de nettoyage comme Harpic, Airwick ou Calgon.
Dans son communiqué, le management précise également étudier l’avenir de ses activités au Brésil, et n’exclut pas un potentiel désinvestissement.
Coty qui se revendique la place de numéro 1 mondial sur le marché des parfums, avec des marques en portefeuille comme Calvin Klein, Chloé ou Marc Jacobs, de numéro 3 du maquillage (Bourjois, Rimmel…) se séparerait des produits vendus en salon de coiffure, l'activité dans laquelle la société est numéro 2 mondiale.
Un rendement à l'échéance de 4% en euro pour l'échéance en 2026
Si l’action s’est envolée jusqu’à 15% en cours de séance lundi à la bourse de New York, les obligataires faisaient également preuve d’enthousiasme, tandis que l’obligation remboursable dans sept ans par Coty progressait de trois points, avec un rendement à l’échéance ramené à 4%.
Cet enthousiasme n'est toutefois pas partagé par tous. Le bureau d'analyse indépendant Spread Research pointe plusieurs éléments dont le marché devrait tenir compte.
Tout d'abord, en revendant sa division professionnelle, Coty réduirait la diversification de ses activités, dans un contexte de challenges opérationnels importants sur sa division "produits de beauté", qui représente environ 40% du CA actuel, et est en cours de restructuration.
De plus, comme dans tout plan, les incertitudes quant à la réalisation de la vente de cette division professionnelle sont encore très nombreuses. Spread Research estime notamment que pour atteindre le ratio d'endettement sur Ebitda de 3x, qui est l'objectif de Coty, la valorisation de la division à vendre devrait atteindre au minimum 10x son Ebitda.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, l’obligation est actuellement notée « B+» chez Standard & Poor’s, en catégorie spéculative.
La volonté manifestée par Coty de se désendetter vise aussi une révision à la hausse de son rating par les agences de notation, ce qui explique aussi l'enthousiasme du marché. Le cours de l'obligation 2026 qui avait bondi à la suite de cette annonce, s'est toutefois finalement stabilisé.
A suivre sur Oblis.