Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Si les actualités peu réjouissantes semblent complètement laissées de côté par le marché, l’analyse technique que vous propose Gilles aujourd’hui pourrait bien sonner la fin de la récréation !
Après l’énorme trou d’air consécutif à l’intervention russe en Ukraine, le DAX40 est remonté « aussi sec » et sans marquer de consolidation au niveau pré-guerre.
Dans l’intermédiaire, on a quand même eu:
un durcissement des politiques monétaires des banques centrales (surtout la Fed)
une hausse vertigineuse des matières premières (pétrole, gaz, céréales, métaux…)
l’apparition de nombreux problèmes d’approvisionnement (matériaux de construction),
un (début ?) de dérapage des rendements obligataires (sur le Bund, le 10 ans allemand, le rendement est passé grosso modo de 0% à +0,6% cf graphe)
la fermeture des opérations de nombreuses entreprises allemandes en Russie – ce qui ne va certainement pas aider leurs dirigeants à expliquer qu’ils sont confiants pour le reste de l’année 2022, (on attend les publications de résultats du premier trimestre dans quelques jours)
et évidemment des problèmes d’approvisionnement en pétrole / gaz , qui vont porter préjudice aux productions industrielles.
Bref, si les news macro et microéconomiques semblent complètement laissées de côté par le marché, ce sera peut-être l’analyse technique que je vous propose aujourd’hui qui sonnera la fin de la récréation.
Une consolidation en vue ?
Le DAX a atteint un « point dur », c’est-à-dire un niveau de résistance, qui – au moins à court terme – devrait un peu calmer le jeu, voire déclencher au moins une consolidation de court terme.
Je m’explique.
Depuis mai 2021, le DAX rebondissait régulièrement (petites flèches vertes) sur un support se situant dans la zone des 15.000 pts. Ce support a été cassé, il est donc devenu résistance (« R.I 15.000 » sur le graphe journalier).
Bien sûr, si un accord est trouvé en Ukraine pour enfin arrêter les hostilités, les marchés devraient saluer la fin de cet épisode, mais pour le moment le « point dur » se situe dans la zone des 15.000 pts.
Si l’on analyse la dynamique des cours sur une vue court terme, 3 indices laissent à penser qu’effectivement le DAX aurait quelques raisons de souffler un peu.
Des raisons graphiques et techniques
La première étant graphique : l’oblique baissière orange est très surveillée par les institutionnels, qui jusqu’ici ont à chaque fois (petites flèches oranges) profité d’un retour sur ce segment, pour alléger ou vendre leurs positions. Le DAX s’apprête une nouvelle fois à la tester.
La seconde est technique : les bandes de volatilité (Boll100 , écart type 2) évoluent maintenant toutes les deux à l’horizontale, ce qui est typique d’un marché qui évolue «range». Dans ce genre de configuration – sauf évènement de type « fondamental » venant changer la donne, les prix ont 80% de probabilité de rester à l’intérieur de ces bandes.
La bande supérieure (en vert pointillé) passe elle aussi par la zone des 15.000 pts.
Et pendant de ce temps, une divergence baissière de l’indicateur de tendance MACD est en train de se construire.
Attention, elle n’est pas validée, mais SI elle le fait alors que le « point dur » est toujours en place, le DAX nous offrira très probablement une consolidation au moins à court terme.
Ceci dit, tant qu’il reste au-dessus des 14.000 pts (le passage de la moyenne mobile 100 périodes en bleu pointillé), les investisseurs de moyen terme pourront conserver leurs positions.
CQFD.
Bonne journée,
Gilles