Le « huard » comme le surnomme familièrement les cambistes, en référence à l’oiseau qui orne les pièces d’un dollar canadien, affiche une santé insolante face à l’euro. Et tandis que la Banque centrale s’apprête à relever drastiquement ses taux ce mercredi, les rendements obligataires s’apprécient dans la dite devise.
Tout comme le billet vert, le dollar canadien s’envole face à l’euro, surfant notamment sur un différentiel de taux qui lui est favorable pour gagner plus de 10% depuis le 1er janvier.
Et ce mercredi, la Banque du Canada devrait encore serrer la vis en augmentant son principal taux directeur, actuellement fixé à 1,50%, là où rappelons-le, les taux sont négatifs du côté de la BCE.
Toile de fond de ce relèvement de taux bien sûr, l’inflation galopante à laquelle n’échappe pas le Canada et qui a atteint en mai un plus haut de 39 ans à 7,70%.
La plupart des économistes s’attendent à ce que l'institution monétaire suive l’exemple de sa consoeur américaine le mois passé, en augmentant de 75 points de base ses taux.
"Avec une économie proche du plein emploi, des salaires qui commencent à bouger sérieusement et une inflation sur le point de tester les 8%, la tâche de la Banque du Canada ce mercredi est claire", a commenté dans ce sens Douglas Porter, économiste en chef de la Banque de Montreal.
Outre les aléas monétaires, on notera que la monnaie unique plie également sous les craintes de voir la Russie couper l’approvisionnement en gaz, de quoi plomber l’activité dans la zone euro et singulièrement celle de sa locomotive allemande.
Vigueur économique
Alors que les statistiques ont fait part dernièrement d’un taux de chômage au plus bas, la vigueur de l’économie canadienne découle entre autres des liens privilégiés entretenus avec le grand voisin du Sud que sont les Etats-Unis, le principal partenaire commercial du pays, qui absorbe pas moins de 75% de ses exportations.
Autre facteur de soutien, la reprise de l’économie mondiale après la pandémie, qui a fait bondir les prix de nombreuses matières premières, dont le Canada est un important exportateur.
On pense bien sûr au pétrole, tandis que le pays est également le premier fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis.
Un rendement annuel de 5% en CAD
Investir dans la devise canadienne peut se faire en se positionnant sur des obligations libellées en devise locale, émises par des sociétés dont la capacité de remboursement est jugée solide par les agences de notation.
Vous trouverez dans la sélection d’Oblis l’emprunt remboursable en 2030 par le géant américain des télécoms Verizon (NYSE:VZ) Communications.
Accessible par coupures de 2.000 dollars canadiens, il permet de tabler sur un rendement annuel de 5%, sur base d’un cours de 84% du nominal (rating BBB+ chez Standard & Poor's).
Autre possiblité d'investissement, l'obligation Hyundai (KS:005380) Capital Canada, filiale du constructeur sud-coréen, qui propose également un rendement annuel de 5%, sur base d'un cours de 89% du nominal. La coupure est fixée à 1.000 dollars, avec un rating BBB+.