Les marchés sont déjà focalisés sur la réunion du FOMC (par Arnaud Masset)
Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale se réunit la semaine prochaine pour discuter d'unenouvelle hausse d'un cran de l'objectif des fonds fédéraux. Il est désormais clair qu'il maintiendra les taux inchangés entre 0.25% et 0.50%. Les quelques interventions de la présidente de la Fed depuis le rendez-vous de mars n'ont laissé aucun doute en la matière. Outre le ton accommodant de Janet Yellen lors de la conférence de presse tenue après le communiqué du mois dernier et de son discours devant le Club économique de New York, les minutes de la réunion de mars ont fait apparaître une divergence croissante entre les gouverneurs de la banque centrale sur les perspectives de l'économie américaine. Si ces dissensions ne changent rien concernant la réunion d'avril, elles accroissent les incertitudes quant à la possibilité d'un relèvement en juin.
Pour l'instant, le marché ne croit toujours pas à un tour de visavant l'été. D'après les probabilités extraites de l'OIS, il intègre seulement 16% de chances d'un relèvement de 25 bp en juin. Cependant, les rendements des Treasuries à 2 ans, extrêmement sensibles à la politique monétaire, ont commencé à augmenter à un rythme régulier depuis le début du mois, laissant penser qu'un resserrement monétaire devient plus probable. Ils ont franchi le seuil des 0.80% pour la première fois depuis fin mars (avant le discours de Mme Yellen devant le Club économique de New York). Cela étant, les dernières statistiques américaines brossent un tableau morose de l'économie. La production industrielle s'est établie en contraction pour le deuxième mois de rang(-0.6%m/m en février et mars) etles pressions inflationnistes demeurent faibles (IPC core à +0.1%m/m en mars). Seul l'emploi et l'immobilier envoient des signaux positifs. L'EUR/USD est en recul aujourd'hui dans le sillage de la réunion de la BCE. Le support le plus proche se tient à 1.1234. A la hausse, une résistance se trouve à 1.14. Le risque reste baissier, du fait du regain d'attentes autour d'une remontée des taux de la Fed.
Draghi convainc les marchés (par Yann Quelenn)
Comme prévu, la réunion de la Banque centrale européenne n'a accouché d'aucune surprise. La plus grande partie de la conférence de presse tenue après la décision sur les taux a visé à maintenir la confiance dans la politique de la banque centrale.
Le président de la BCE a également répondu aux critiques récemment exprimées par l'Allemagne, en indiquant que l'atteinte des objectifs de la politique monétaire demandait du temps et qu'une nouvelle expansion serait peut-être nécessaire. Selon nous, les inquiétudes de l'Allemagne sont légitimes et la question de l'efficacité globale de la politique monétaire actuelle devrait être posée.
Mario Draghi a également déclaré que la réalisation de l'objectif d'inflation prendrait plus de temps. La trajectoire est très complexe et l'ancien banquier de Goldman Sachs a ajouté que l'inflation pourrait tomber en territoire négatif avant de remonter. Faut-il en conclure qu'il n'y aura pas de résultats positifs cette année ? M. Draghi tente de préserver la confiance dans la politique monétaire de la BCE, malgré des résultats probablement défavorables à court/moyen terme.
M. Draghi a passé le reste de la conférence de presse à manœuvrer entre le maintien de la confiance dans la politique monétaire et l'ajout de pressions baissières sur la monnaie unique. En faire trop sur le Brexit, par exemple, aurait tiré l'euro à la baisse, mais également affecté la crédibilité de l'institution francfortoise et suscité une volatilité inutile. Il n'est donc pas entré dans les détails d'une éventuelle expansion monétaire. L'hélicoptère monétaire reste un scénario viable.
La BCE est sur la sellette, car ses mesures actuelles semblent incapables d'ouvrir la voie vers une progression de la croissance et de l'inflation. Pour l'instant, elle conserve toute sa crédibilité, mais pour combien de temps encore ?
EURUSD La paire EUR/USD évolue toujours au sein d'un canal haussier. La paire peut rencontrer un support horaire à 1,1144 (plus bas du 24/03/2016) et une résistance à 1,1465 (plus haut du 12/04/2016). Un support plus solide se situe à 1,1058 (plus bas du 16/03/2016). Elle devrait poursuivre sa progression. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier aussi longtemps que la résistance des 1,1746 tiendra bon. Une résistance clé se situe à 1,1640 (plus bas du 11/11/2005). L'appréciation technique actuelle implique une hausse progressive.
GBPUSD La paire GBP/USD évolue autour de la zone de forte résistance qu'implique la limite supérieure du canal haussier près de la résistance des 1,4514 (plus bas du 18/03/2016). Un support horaire est assuré par la barre des 1,4320 (plus haut du 04/04/2016). Elle devrait poursuivre sa progression. La structure technique à court terme est négative et favorisera une accentuation de la baisse vers le support clé des 1,3503 (plus bas du 23/01/2009), tant que les cours restent au-dessous de la résistance des 1,5340/64 (plus bas du 04/11/2015, voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Cependant, les conditions générales de survente et la récente reprise de l'intérêt acheteur ouvrent la voie à un rebond.
USDJPY La paire USD/JPY a cassé la résistance horaire des 109,90 (plus haut du 07/04/2016). Un support horaire peut se situer à 107,68 (plus bas du 04/07/2016). Pourtant, l'élan à moyen terme est clairement baissier. Les pressions vendeuses baissent clairement. Elle devrait poursuivre sa progression. Nous privilégions un biais baissier à long terme. La paire vise le support des 105,23 (plus bas du 15/10/2014). Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble actuellement peu probable. La paire peut rencontrer un autre support clé à 105,23 (plus bas du 15/10/2014).
USDCHF La paire USD/CHF évolue au sein du canal haussier. Un support horaire peut se situer à 0,9499 (plus bas du 04/12/2016). Une résistance horaire se situe à 0,9788 (plus haut du 25/03/2016). La paire devrait enregistrer un autre mouvement de hausse, car les pressions acheteuses à court terme ne semblent pas fortes. À long terme, la paire affiche des sommets depuis mi-2015. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise un biais haussier à long terme.