Le recul du crédit octroyé au secteur privé en Zone Euro a pesé sur la monnaie unique ce matin alors que les perspectives de nouvelles mesures d'assouplissement de la Banque centrale européenne (BCE) rendent l'euro la devise la moins performante sur le marché des changes cette semaine.
Les commentaires de Jens Weidmann, président de la Bundesbank, sur un possible programme d'achats d'actifs bancaires mardi restent une préoccupation pour les marchés financiers étant donné que la BCE dispose désormais d'une marge de manœuvre réduite au niveau de ses taux d'intérêt pour combattre les forces déflationnistes dans le bloc monétaire.
La baisse de 2,2 % (glissement annuel) des crédits au secteur privé en février renforce l'idée selon laquelle la BCE devrait éventuellement agir pour écarter le risque d'une spirale déflationniste en Zone Euro. Tandis que Mario Draghi ne voit pas de signes d'achats différés par les ménages européens, la baisse du crédit au sein de la Zone Euro ainsi que les programmes d'austérité des Etats mis en place depuis 2011 limitent considérablement la possibilité de voir une accélération de la croissance des prix à la consommation.
Le crédit au secteur privé en Zone Euro diminue encore de 2,2 % en février
Au niveau de la masse monétaire, la croissance du M3 reste éloignée de l'objectif de la BCE qui est établi à +4,5 %. Le mois dernier, cet agrégat monétaire a crû de 1,3 % par rapport à février 2013.
Les spéculations autour de nouvelles mesures d'assouplissement de la BCE devraient continuer de peser sur l'euro aujourd'hui. Toutefois, les perspectives du dollar américain s'avèrent être également baissières alors quele billet vert perd du terrain contre toutes les devises majeures du Forex à l'exception de l'euro.
Etant donné la faiblesse du dollar, il faudra surveiller la troisième lecture du Produit intérieur brut (PIB) du T4 2013 des Etats-Unis cet après-midi pour confirmer les perspectives baissières de la paire EUR/USD. La dernière révision du PIB US en février a fait état d'une croissance économique de 2,4 % alors que le rapport préliminaire en janvier avait prévu une croissance de 3,2 %. Le chiffre finalisé est attendu à +2,7 % pour le quatrième trimestre de 2013, et une publication supérieure à ce consensus devrait favoriser une poursuite du renforcement du dollar contre l'euro cet après-midi.
La publication des ventes de logements en cours aux Etats-Unis à 15h CET sera également un événement susceptible d'entraîner un rebond du dollar si les chiffres battent les attentes des opérateurs. Le consensus des prévisions des économistes table sur une nouvelle chute des ventes de logements en cours de l'ordre de 8,5 % (glissement annuel) en février suite à celle de 9,1 % en janvier. Les mauvais chiffres du marché immobilier américain au début de l'année représentent un facteur fondamental qui plaide en faveur d'une faiblesse du dollar US. Ceci étant dit, l'EUR/USD pourrait théoriquement rebondir si le PIB américain déçoit et si la chute des ventes de logements en cours est confirmée.
Calendrier des publications en Zone Euro et aux USA, 29-27 mars 2014
Analyse technique de l'EUR/USD
Sur le plan technique, le cours de l'EUR/USD a furtivement reculé sous le support critique à 1,3750 USD à 11h CET. A midi, l'euro tient son support pour le moment alors que les marchés guettent les publications américaines. Sachant que le billet vert baisse déjà face aux autres devises majeures, le scénario d'un nouveau rebond de l'EUR/USD ne sera pas à négliger cet après-midi. Toutefois, même avec un rebond de l'euro, il y aura toujours des risques baissiers sous les 1,3850 USD où les vendeurs de l'EUR/USD entrent sur le marché depuis une semaine.
Une tenue sur le support cet après-midi remettra donc à plus tard les perspectives baissières de l'EUR/USD sans pour autant les invalider complètement. Une baisse soutenue sous les 1,3750 USD sera considérée comme un signal de continuation du repli de l'euro avec des objectifs à 1,3710 et 1,3660 USD.