Coup double pour Transocean : le spécialiste des services de forage en mer pour l’industrie pétrolière et gazière a bouclé l’émission d’un emprunt obligataire, et il a obtenu une nouvelle facilité de crédit. Le groupe basé en Suisse s’offre par la même occasion une bouffée d’oxygène.
La ligne de crédit bancaire d’une durée de cinq ans porte sur un montant d’un milliard de dollars, qui peut être portée à 1,5 milliard au besoin. Elle remplace le crédit revolving en cours, a souligné la société genevoise dans son communiqué.
Par ailleurs, Transocean a mis le marché obligataire à contribution, en sollicitant un emprunt d’une taille de 750 millions de dollars. C’est 50 millions de plus qu’annoncé à l’entame de l’émission. La nouvelle obligation, émise par Transocean Guardian Limited, une filiale à 100% du groupe, affiche une échéance égale au 15 janvier 2024, un coupon de 5,875% et une coupure de 2.000 dollars. Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, elle peut être achetée à 100,50% du nominal, correspondant à un rendement de 5,77%.
La nouvelle souche est garantie entre autres par Transocean Ltd (NYSE:RIG), Transocean Inc ou encore par un privilège sur les plateformes de forage Songa Enabler et Songa Encourage, deux actifs de la flotte de Songa Offshore. Ce dernier, un groupe norvégien, a été acquis l’année dernière par Transocean pour près d’un milliard de dollars.
Liquidité et flexibilité renforcée dans un contexte déprimé
«Nous avons encore renforcé nos liquidités avec notre nouvelle facilité de crédit renouvelable et l'offre d’obligations, dont le produit servira à refinancer partiellement l'endettement lié à l'acquisition de Songa», a expliqué Mark Mey, vice-président exécutif et directeur financier dans un communiqué. «De plus, ces dernières transactions nous permettent de maintenir une flexibilité financière et stratégique à mesure que le marché offshore se rétablit», a-t-il ajouté.
Moody’s est plus prudent quant à la reprise de l’activité dans l’exploitation de plateformes pétrolières offshore. Ce qui explique d’ailleurs la perspective "négative" associée à la note "B1" attribuée aux nouvelles obligations.
Malgré la remontée des cours du pétrole, «la faiblesse persistante de la conjoncture dans l’activité offshore et les signes timides de reprise de l’activité limitent la capacité de Transocean à réduire son endettement» a justifié Sreedhar Kona, vice-président de Moody's. Et celui-ci d’ajouter qu’il n’y a pas encore de signes significatifs au niveau des velléités d’investissement de la part des sociétés d’exploration et de production pétrolière. Le groupe bénéficie toutefois d’un bon niveau de liquidités et d’un carnet de commandes supérieur (à ses concurrents), a ajouté l’analyste.
Ses derniers résultats publiés, portant sur le premier trimestre, font état d'une perte ajustée par action de 0,48 dollar et d'un chiffre d’affaires de 664 millions de dollars, contre respectivement 0,38 dollar et 638,38 millions attendus par les analystes de Thomson Reuters.