Le bilan de l’évolution de la paire EUR/USD cette semaine est haussier, mais après un sommet à 1.1370 mercredi, la paire a commencé à montrer des signes de faiblesse, reculant jusqu’à un creux à 1.1315 ce vendredi.
La publication hier d’un indice PMI manufacturier de la Zone Euro sous la barre des 50 points pour la première fois depuis juillet 2013 n’est sans doute pas étrangère à cette faiblesse constatée sur la monnaie unique en cette fin de semaine. Rappelons que la barre des 50 points marque la frontière entre contraction et expansion de l'activité.
Outre ces chiffres peu encourageants publiés hier, le PIB de l’Allemagne pour le T4 2018 est également venu rappeler ce matin que l’horizon économique reste très incertain dans la Zone Euro, l’Allemagne ayant évité de peu la récession technique avec un PIB à 0% pour le dernier trimestre 2018.
Ces perspectives économiques qui s’assombrissent de plus en plus en Europe devraient peser sur le sentiment des entreprises européennes, ce qui pourrait inciter le marché à tabler sur des interventions de la BCE, ce qui signifierait abandonner l’idée que la Banque Centrale suive (avec beaucoup de retard) l’exemple de la Fed en remontant ses taux avant la fin de l’année.
De plus, bien que la situation économique se dégrade également aux Etats-Unis, il faut avouer que le contexte économique semble tout de même plus favorable outre-Atlantique.
Et si la Fed redémarrait la hausse des taux avant que la BCE n’ait eu le temps de s’y mettre ?
Ainsi, après avoir anticipé une tendance à la convergence entre les politiques de la Fed et de la BCE, il est désormais possible que le marché table sur une plus ample divergence.
La question centrale sera donc de savoir si la BCE démarrera son processus de resserrement monétaire avant que la Fed ne reprenne le sien, actuellement en pause après 4 hausses de taux des Fed Funds en 2018.
Si le marché commence à estimer que la Fed effectuera une 5ème remontée de son taux directeur avant que la BCE ne procède à la première remontée de taux depuis la crise de 2008, l’impact pourrait être puissamment baissier sur la paire EUR/USD, et remettre au goût du jour les spéculations sur une parité de l’Euro-Dollar.
L’avenir économique semble plus radieu aux USA qu’en Europe
Or, pour anticiper la politique monétaire de la Fed et de la BCE, le marché se basera sur l’évolution de l’économie.
En Europe de nombreuses incertitudes politiques, en France en Italie et en Espagne inquiètent les marchés. De plus, la question du Brexit n’est pas encore réglée, et l’incertitude est également élevée en ce qui concerne les potentielles conséquences sur l’économie Européenne d’une sortie de la Grande-Bretagne. Sans compter les potentielles attaques US en matière de tarifs douaniers, un sujet qui reviendra rapidement sur le devant de la scène lrosque Trump en aura obtenu un accord commercial avec la Chine.
Aux Etats-Unis, les marchés financiers affichent une impressionnante reprise depuis le début de l’année, les investisseurs appréciant le virage dovish de la Fed, qui dope le moral des entreprises. De plus un potentiel accord commercial avec la Chine pourrait donner un nouvel élan à l’économie US.
En bref, l’économie européenne semble en moins bonne position que l’économie US, et si cette tendance se poursuit trop longtemps, les anticipations du marché en termes de politique monétaire, de même que la communication de la Fed et de la BCE pourraient commencer à refléter cette situation, au détriment de l’Euro, et en faveur du Dollar…