Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Mario Draghi commente – depuis Vilnius – le communiqué de la BCE publié ce midi et la phrase la plus emblématique y est “l’économie a besoin d’une politique monétaire présentant un haut degré d’accommodation“.
Les “guidances” (l’ancrage des perspectives) seront étendues dans le temps (de 6 mois supplémentaires) afin “d’optimiser la visibilité de la politique de la BCE dans un contexte présentant de nombreux caractères d’incertitude”.
La BCE s’attend à une conjoncture plus faible au 2ème et 3ème trimestre 2019 mais revoit paradoxalement à la hausse ses anticipations de croissance à +1,2% d’ici fin 2019, contre +1,1% en mars dernier.
Pour 2020, ce serait encore meilleur avec un objectif de +1,6% contre +1,4% précédemment.
L’inflation restera basse ces 18 prochains mois – mais la BCE écarte le risque de déflation – avant de redresser vers +1,6% en 2021.
La BCE demeure globalement confiante dans la croissance, bien plus que les marchés obligataires qui envoient le Bund 10 ans à -0,225% (nouveau plancher historique) et nos OAT inscrire un nouveau plancher annuel à 0,135%.
Mario Draghi déclare le projet de “Mini-Bots” (mini BTP à usage interne) illégale et précise que l’Italie a besoin de se doter d’un plan d’équilibrage “crédible” de ses finances à moyen terme : cela signifie-t’il que la BCE va devoir s’en mêler ?
Est-ce le début de la rupture avec Bruxelles et la BCE côté italien puisqu’aucune échappatoire à l’austérité et au fardeau d’une devise trop forte ne lui est autorisée ?
A noter la forte progression de l’euro vers 1,1290/$ alors que la Fed pourrait réduire par 3 ou 4 fois ses taux d’ici mi-2020 tandis que la BCE ne modifiera pas les siens… ces décisions et stratégies ayant été adoptée à l’unanimité des membres de la BCE.