A l’inverse de bon nombres de devises émergentes dont l’image a été sérieusement écornée ces dernières années, le rand sud-africain fait preuve d’une plus grande stabilité face au couple euro/dollar.
Pourquoi diversifier son épargne dans du rand ?
S’il semble mieux résister, le rand sud-africain se traite malgré tout à 11% de ses derniers plus hauts observés il y a deux ans, ce qui peut laisser entrevoir un rattrapage non négligeable.En outre, le ZAR n’est autre que la devise du plus grand pays industrialisé du Continent africain. Parmi les points forts de l’économie arc-en-ciel, un sous-sol très riche en matières premières telles que l’or, le platine, le charbon ou encore le diamant.Le secteur minier est d’ailleurs le principal pan d’activités du pays, devant l’agriculture et le secteur financier. De quoi permettre au pays de rivaliser avec le Nigéria et ses 300 millions d’habitants.
Une croissance atone
Au rayon des points faibles, une croissance désespérément molle. L’économie sud-africaine ne s’est en réalité jamais remise de la récession mondiale de 2008, avec une hausse de son PIB ressortie à 0,8% en 2018, tandis que les prévisions sont à peine meilleures pour 2019.
Pour expliquer ce manque récurrent de dynamisme, citons un manque d’infrastructures et les graves problèmes d’approvisionnement en électricité qui ont pesé sur l'activité l’année passée.
Dernièrement, le FMI pointait également du doigt le manque de lisibilité dans les politiques publiques élaborées par le président Cyril Ramaphosa et son gouvernement.
Partenariats public-privé
Lors de son arrivée au pouvoir il y a deux ans, l’homme fort du pays s’était pourtant fixé comme priorité de relancer l’économie et de lutter contre un chômage endémique (supérieur à 25%).Depuis sa prise de fonction, Ramaphosa a bien tenté de capter des partenariats public-privé. Dernièrement, il a annoncé la création d’un Bureau de l’investissement et des infrastructures, afin de coordonner l’ensemble des structures travaillant à mobiliser des fonds et à détecter les blocages ralentissant les projets d’infrastructures et les projets privés.L’ancien syndicaliste reconverti en richissime homme d'affaires a renforcé au passage l’équipe des «envoyés spéciaux» chargés de promouvoir l’Afrique du Sud sur les marchés internationaux, et d’orienter les investisseurs vers les secteurs clés de son économie.
Une obligation AAA pas trop chère
Pour ceux qui seraient tentés de diversifier leur épargne dans du rand sud-africain, Oblis a épinglé l'emprunt de la banque mondiale, assortie d’un rating « AAA » chez Standard & Poor’s, qui permet donc de limiter le risque encouru sur l’évolution de la devise d’émission.
Remboursable dans deux ans et demi, elle offre un rendement annuel de 6,50%, sur base d’un cours proche du pair.
Notons que ce type de rendement peut être considéré par certains comme offrant un "coussin" suffisant en cas de dépréciation de la devise. A chacun bien sûr de faire sa propre opinion sur le sujet...