Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Un article des Echos publié ce mercredi confirme à 100% ce que nous vous annoncions dès le 25 juillet concernant le pseudo-retour sur les marchés (de capitaux) de la Grèce, à l’occasion d’une émission obligataire de bons du Trésor à 5 ans (la première depuis avril 2014). L’opération réalisée sur fond de tapage médiatique et de déclarations reflétant un optimisme forcené et proche du grotesque (le champion hors catégorie de la discipline étant notre commissaire européen aux questions économiques, Pierre Moscovici) avait permis de lever – officiellement – 3Mds€.
En réalité, la Grèce a surtout procédé au renouvellement de 1,6Md€ de dette parvenu à échéance (simple roulement de position donc) et n’a réellement « levé » que 1,4Md€… dont la majeure partie a été placée auprès de fonds spéculatifs, les seuls autorisés à jeter leur dévolu sur la dette classée junk. De plus, l’opération avait été préparée depuis 1 an (et non par décision opportuniste et spontanée face à une véritable demande du marché), car il fallait absolument démontrer que la Grèce gardait un accès au marché international, sans quoi le FMI – auquel il est interdit de figurer comme créancier unique d’un pays – se serait retiré de la Troïka et aurait précipité une nouvelle crise de financement pour la Grèce qui est économiquement exsangue (et ce sont les experts du FMI eux-mêmes qui le disent).
Enfin, cette opération prévue de longue date devait impérativement être un succès (enfin… surtout médiatique) et face à la difficulté de cette tâche, la banque Rothschild, chef de file de cette émission obligataire, a perçu une prime de résultat de 1,5M€.
Cela n’a rien de choquant par ailleurs, puisque cela correspond à une commission de 0,05% sur les 3Mds€ prévus. Mais au bout du compte, le coup de com’ du 25 juillet ne trompe personne : la capacité d’Athènes à lever des fonds sur les marchés est voisine de zéro… tandis que la probabilité d’une prochaine crise d’ici 6 mois est voisine de 100%.