Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
C’est en substance ce qu’un chef économiste londonien de Barclays (LON:BARC) a tenté de soutenir à l’antenne de CNBC, dès l’ouverture des marchés européens. Quelques heures après l’établissement d’une nouvelle rafale de records absolus sur le S&P500 (à 2 901 points, soit +12,2% depuis le 1er janvier), sur le Nasdaq composite (à 8 025 points, soit +16,15%) et le Russel2000 (à 1 728,5 points), tous les investisseurs se demandaient si le rally haussier peut se poursuivre jusqu’en fin d’année (et au-delà).
Sa réponse consiste en un « oui » franc et massif, et même un triple oui. Avec trois arguments choc :
1. Les profits en 2018 sont 15 fois supérieurs à ceux de 2009 (personne n’a osé lui objecter que 15 fois zéro [virgule quelque chose] ce n’est pas très significatif et que 25 fois ou 36 fois ne le serait pas davantage) ;
2. Wall Street monte dans 90% des cas d’environ 3% dans les trois mois qui précèdent les élections de mi-mandat ;
3. Le rapport entre la capitalisation boursière et le PIB américain « explose » littéralement les records de 1929 et 1999… mais aujourd’hui, c’est un « tout autre monde » : comprenez un monde où les banques centrales administrent les prix des actifs et où il n’existe toujours aucune alternative aux actions. Il en veut pour preuve des obligations toujours surévaluées et qu’il déconseille de posséder puisqu’il y a bien mieux à faire : acheter des actions qui offrent une meilleure visibilité, une volatilité réduite, et que Donald Trump fera tout pour faire monter.
Tous ces arguments seraient imparables si le rally boursier n’en était à sa neuvième année (et demi) d’existence, si la Fed venait d’annoncer vendredi dernier une stabilisation de ses taux à 2% d’ici 2022 et si les PER sur le S&P500 n’étaient aussi spectaculairement supérieurs à ceux de 1929… mais ces trois « détails » sont à balayer du revers de la main.