Le découplage qu’on observe depuis quelques semaines entre le prix du cuivre et le prix du baril de pétrole est anormal du point de vue historique et n’a pas vocation à durer. Ce mouvement pourrait confirmer que la forte tendance haussière sur le pétrole observée depuis la réunion de Doha ne correspond pas aux fondamentaux du marché et pourrait faire l’objet d’un rétropédalage brutal à moyen terme.
Les derniers faits marquants :
Mauvais signe pour le Venezuela. La compagnie pétrolière nationale PDVSA, principale source de revenus et d’accès aux devises étrangères du pays, est à court d’argent. L’entreprise continue de payer rubis sur l’ongle ses détenteurs d’obligations mais elle est incapable de payer les entreprises prestataires étrangères auxquelles elle fait appel. Pour repousser le problème à plus tard, depuis 2015, PDVSA a recours massivement à divers instruments financiers, notes de crédit et papier commercial, pour solder les factures en suspens avec les entreprises étrangères, comme General Electric (NYSE:GE). Ces instruments sont peu liquides et comportent deux avantages principaux. Pour PDVSA, ils offrent à l’entreprise un répit supplémentaire pour rembourser ses créanciers, pouvant aller jusqu’à six ans. Pour ses créanciers, ils peuvent faire valoir leurs droits en cas de non-paiement auprès d’une organisation internationale indépendante, la Chambre de commerce internationale, dont le secrétariat se trouve à Paris, et qui peut décider d’une saisie des biens de PDVSA. Toutefois, une décote importante de ces titres parait inévitable à terme. Si PDVSA chute, c’est le Venezuela qui s’effondre dans la minute.
Autre économie en faillite : Porto Rico. L’archipel américain va pouvoir restructurer sa dette d’un montant de 70 milliards de dollars en contrepartie d’une mise sous tutelle, selon un compromis trouvé entre les républicains et les démocrates au Congrès. Cette mesure devrait permettre d’éviter une aggravation de la crise.
Plus forte hausse hebdomadaire des taux de rendement sur le Bund cette semaine mais le niveau de l’obligation à 10 ans reste toujours très bas, à 0,18%.
A suivre aujourd'hui :
Aujourd’hui, myriade d’indicateurs concernant le secteur manufacturier et des services pour la France et l’Allemagne à partir de 9h. Le consensus s’attend à ce que les chiffres ressortent en territoire d’expansion pour les deux pays.
A surveiller dans le reste de la semaine : le PIB allemand et britannique au T1, l’indice ZEW, l’indice IFO, et également la confiance des consommateurs aux Etats-Unis.