Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
L’euro se redresse vivement (vers 1,169 /$) : cela représente un gain de 0,5%, soit la totalité de sa performance hebdomadaire.
Une montée en flèche s’est amorcée vers 14h25, lorsque Mario Draghi a en quelque sorte démenti la teneur « neutre » du communiqué de la Banque centrale européenne (BCE) dévoilé avant la conférence de presse. Le banquier central a en effet évoqué des risques accrus sur les prix liés à des politiques fiscales (celles prônées par Donald Trump, mais sans le nommer) et une croissance plus vigoureuse que prévue (outre-Atlantique ?).
La BCE redoute la guerre commerciale plus que l’inflation
Car pas de risque de voir la croissance européenne accroître les pressions inflationnistes : la BCE revoit à la baisse sa prévision de croissance 2018 de 2,1% à 2% et celle de 2019 de 1,9% à 1,8%.
De la sorte, l’inflation resterait inchangée à 1,7% dans l’eurozone, aussi bien en 2018 que 2019 et 2020 : les prix de l’énergie devraient rester sages, mais attention en revanche à d’éventuelles pressions sur les salaires… le pronostic d’une inflation stable durant 36 mois semble bien fragile.
Mario Draghi rappelle qu’aux yeux de la BCE, le protectionnisme est la principale source d’incertitude et d’instabilité potentielle.
Aucun commentaire sur la parité euro-dollar – conformément à une tradition solidement ancrée à la BCE – mais l’allusion au changement de cap sur le commerce mondial voulu par Donald Trump n’échappe à aucun cambiste.