La résurgence des craintes sur la situation russo-ukrainienne a entraîné un retour vers les valeurs refuges sur les marchés des changes. Les indices boursiers régionaux ont reculé, à l'instar du Nikkei (-0.23%) et du Hang Seng (-0.17%). La Chine est en revanche restée positive, ancrant encore davantage ses caractéristiques défensives. Le président ukrainien Petro Poroshenko a accusé la Russie de faire franchir la frontière à ses troupes. L'OTAN a également diffusé des images satellites des forces russes engagées sur le territoire souverain ukrainien. Nous voyons le rebond de l'EURUSD comme une opportunité de renforcer les positions sur le dollar du fait des problèmes géopolitiques et de la divergence des politiques monétaires. Le Shanghai Composite a pris 0.55% et le Shenzhen 0.50%. Le dollar a légèrement progressé contre les grandes devises. L'EURUSD est prêt à retester les plus bas hebdomadaires à 1.3150. L'USDJPY s'est traité dans le range étroit 103.70-103.85, les rendements des bons du Trésor américains à 10 ans demeurant inchangés à 2.33%. Le NZDUSD a vécu une séance en dents de scie. Après une chute de près de 0.20% à 0.8358 dans le sillage d'une baisse de l'indice néo-zélandais de confiance des entreprises, il est brutalement remonté à 0.8379. Les monnaies émergentes sont restées stables. Le PBoC a fixé l'USDCNY en légère hausse, à 6.1647. Compte tenu du calendrier économique chargé tant en Europe qu'aux Etats-Unis, les traders tiennent leurs positions, optant pour la prudence avant la publication des données.
Les données japonaises peu brillantes communiquées cette nuit laissent penser que la BoJ devra faire un geste pour soutenir la reprise économique. La production industrielle est ressortie à 0.2% m/m en juillet, sous le consensus de 1.0% et après une baisse de 3.4% précédemment. Les dépenses totales des ménages ont décéléré de -5.9% a/a sur la même période, après un recul de 3.0% a/aen juin. Les ventes de détail se sont contractées de -0.5% en juillet, contre 0.3% m/m attendu. Tout aussi préoccupante, la baisse de la production automobile de -1.7% contre 6.6% pourrait indiquer un nouveau ralentissement des exportations. L'inflation nipponne s'est atténuée à 3.4% a/a en juillet, contre 3.6% en juin, en ligne avec le consensus. L'IPC sous-jacent hors alimentation est resté stable à 3.3%. Si nous n'avons pas de certitude sur la nature exacte et la date de la prochaine action de la BoJ, nous sommes convaincus qu'elle agira. C'est pourquoi nous demeurons baissiers sur le yen et positifs sur les actions japonaises (malgré des valorisations tendues).
En Nouvelle-Zélande, l'indice ANZ de confiance des entreprises s'est affaissé à 24.4 en août (sixième mois de baisse d'affilée), contre 39.7 en juillet. Les perspectives d'activités sont tombées à 36.6 en août, après 45.1 en juillet, illustrant la tendance au ralentissement de la croissance. Par ailleurs, les permis de construire se sont établis en légère hausse de 0.1% m/m en juillet, mais ressortent sous le consensus de 1.0%. Enfin, en Asie, notre vue positive du redressement de la croissance a été confortée par l'accélération de la production industrielle de la Corée du Sud à 3.4% a/a en juillet, contre 2.3% attendu.
Pendant la séance européenne, les traders suivront de près l'ICP harmonisé de la zone euro, Mario Draghi ayant lié la mise en œuvre de mesures de stimulation à un changement brutal des chiffres. L'inflation est anticipée en baisse de 0.3% a/a en juillet, à 0.2% a/a en août, avec un très léger risque à la hausse. Nous nous attendons au lancement d'un QE début 2015 et restons baissiers sur l'euro face au dollar. Au Royaume-Uni, l'indice Gfk de confiance des consommateurs est attendu en progression à -1 en août, contre -2 en juillet. En Suisse, l'indicateur avancé KoF est prévu en recul à 97.8 en août, contre 98.1 en juillet. Les traders surveilleront l'évolution de l'EURCHF, qui fait les frais des craintes géopolitiques et des attentes d'assouplissement monétaire de la BCE.